Genèse 12 à 25

Exposés publics sur le Pentateuque

Kelly William (Introductory Lectures)

Note Bibliquest : les écrits de W.Kelly sont truffés de citations de l’Écriture ; comme le présent écrit est un condensé, nous n’en avons pas fourni les références contrairement à ce que nous essayons de faire d’habitude. Le lecteur devra donc faire preuve de davantage d’attention.

Occasionnellement nous avons souligné les expressions Bibliques où WK donnent une traduction différente de la version JND

Table des matières :

1 - Introduction

2 - Genèse 12

3 - Genèse 13

4 - Genèse 14

4.1 - Résumé de ch. 12 à 13

4.2 - Genèse 14

5 - Genèse 15

5.1 - Changement de sujet

5.2 - Une nouvelle série avec les ch. 15 à 21

5.3 - Contenu de Genèse 15

6 - Genèse 16

7 - Genèse 17

8 - Genèse 18

9 - Genèse 19

10 - Genèse 20

11 - Genèse 21

12 - Genèse 22

13 - Genèse 23

14 - Genèse 24

15 - Genèse 25

1 - Introduction

Nous avons eu jusqu’ici le récit divin de ce que Dieu a fait ; ensuite l’épreuve et la ruine complète de la créature, avec la révélation de la miséricorde divine en Christ le Seigneur. Nous avons eu ‘in fine’ le jugement du monde d’avant le déluge, - et l’histoire universelle, nous pourrions dire, des origines des nations, - en comparaison de laquelle il n’y a rien de sûr, même aujourd’hui, en dépit de toutes les prétentions des hommes. Leur histoire vraie, aussi maigre qu’elle puisse paraître, leur histoire la plus complète, se trouve dans ce court chapitre — Genèse 10 — qui était devant nous lors de la dernière réunion ; le chapitre suivant (Genèse 11) révèle la raison morale de cette dispersion qui a été auparavant présentée simplement comme un fait. Ensuite l’Esprit de Dieu aborde non seulement l’origine de cette nation qu’Il allait former pour Sa propre louange et Sa propre gloire sur la terre, mais aussi la lignée régulière de la famille choisie, donnée dans ses successions depuis Sem jusqu’à Abram.

2 - Genèse 12

Ceci introduit Genèse 12 sur un terrain entièrement nouveau. Il est évident que l’on entre ici dans une atmosphère sensiblement différente. Ce n’est plus l’homme en tant que tel, mais un homme séparé par Dieu vers Lui-même, et ceci par une promesse donnée à quelqu’un de choisi et d’appelé — une racine nouvelle et une souche nouvelle. Ce sont des principes que Dieu n’a jamais abandonnés depuis, et qu’Il n’abandonnera jamais. Laissez-moi répéter que ce n’est plus l’humanité comme jusqu’ici, ni des nations seulement, mais nous avons l’appel de Dieu vers Lui-même — le seul moyen de salut là où la ruine est entrée, et avant que le jugement ne revendique la nature et la volonté de Dieu par Sa puissance. Car nous savons par ailleurs que l’idolâtrie prévalait alors parmi les hommes, y compris parmi les descendants de Sem ; et voilà qu’un homme a été appelé par le vrai Dieu et vers Lui sur un principe qui n’a ni changé ni jugé (si ce n’est moralement) les associations du monde nouvellement formées [au ch. 10], mais ce principe a séparé celui qui a obéi aux promesses divines avec de meilleures espérances. C’est donc Abram qui a été l’objet de Son choix. Je ne nie pas que Dieu ait fait des choix auparavant ; mais cela devient maintenant un principe publiquement affirmé. Ce n’a pas été seulement un appel connu secrètement de celui qui en était l’objet, mais il y a eu désormais quelqu’un de séparé pour Dieu par un appel venant de Lui et le constituant dépositaire de Sa promesse, — le témoin de ceci étant devant les yeux de tous, et en conséquence béni, et devenant un canal de bénédiction. Car ce qui pouvait paraître, à l’esprit étroit de l’homme, une rupture austère d’avec son entourage, avait en fait franchement le but de sécuriser la bénédiction divine et éternelle, — et non pas seulement pour lui-même et pour sa descendance, mais le but était de sécuriser un courant intarissable de bénédictions qui ne manqueraient jamais à toutes les familles de la terre. Cela reste encore à montrer par Dieu. Pour l’instant cela a été réduit à néant comme tout le reste de ce qui est dans les mains de l’homme ; mais Dieu prouvera encore à la face de ce monde comment, dans son appel d’Abram, Il a opéré vraiment et divinement, et dans l’intérêt même de l’homme, aussi bien que de Sa propre gloire.

Abram sort donc au commandement de Dieu ; il quitte son pays, mais tout d’abord, nous trouvons une mesure d’infirmité qui l’entrave. Il y avait quelqu’un qui s’accrochait à l’homme appelé, et dont la présence a toujours été un obstacle : la compagnie de quelqu’un qui n’est pas dans l’appel a toujours cet effet. Térakh n’était pas l’objet de l’appel, et pourtant il était difficile de refuser sa compagnie ; mais l’effet était grave, car tant que Térakh était là, Abram n’a pas atteint Canaan. Térakh meurt (car le Seigneur, dans sa grâce, contrôle les choses en faveur de ceux dont le cœur est simple, même au milieu de faiblesse) ; et maintenant « ils sortirent pour aller au pays de Canaan ; et ils entrèrent au pays de Canaan ». Le Cananéen, est-il ajouté, était alors dans le pays (*). « Et l’Éternel apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta semence. Et [Abram] bâtit là un autel à l’Éternel, qui lui était apparu ».

(*) Il est absolument sans fondement de déduire que ces paroles, ou Gen.13:7, impliquent qu’au moment où l’écrivain vivait, les Cananéens et les Phéréziens avaient été chassés du pays. Ces passages montrent que les premiers, sinon les seconds, étaient dans le pays quand Abram y est entré, et que les deux y étaient établis quand il revint d’Égypte. Que ce fût une épreuve pour le patriarche, on le comprend aisément, mais il n’a pas eu à attendre jusqu’au temps de Moïse, et encore moins jusqu’au jours de Josué, pour savoir qu’ils étaient condamnés, ainsi que tous les autres intrus. Voir Gen.15:16, 18-21. Nul doute que leur expulsion était encore à venir, mais l’écrivain, comme Abram, croyait en l’Éternel, qui sait et révèle la fin dès le commencement.

Nous trouvons ici pour la première fois le principe si cher à nos cœurs, celui de l’adoration de Dieu fondée sur une manifestation spéciale de Lui-même (il doit toujours en être ainsi). L’homme ne peut pas déterminer par raisonnement ce qui est un motif d’adoration. Elle découle de l’apparition de l’Éternel, et est présentée comme en découlant. Ce n’est plus maintenant simplement l’appel, mais l’Éternel « apparut » à Abram. La vraie adoration doit trouver sa source dans le Seigneur, connu dans ce qui est, en tous cas, une figure de la connaissance personnelle de Lui-même. Ce n’est ainsi pas seulement une bénédiction conférée, mais une bénédiction en Lui connu. Bien sûr personne ne veut nier le fait que, jusqu’à ce qu’Il fût connu dans la révélation de Son propre Fils par la puissance du Saint Esprit, il ne pouvait pas y avoir ce que nous comprenons maintenant : « l’adoration en esprit et en vérité » ; mais au moins ceci en met en avant le principe.

Il y a autre chose aussi à observer ici : ce n’était qu’en Canaan que ceci se passait ou pouvait se passer. Il n’y avait pas d’adoration en Mésopotamie ; on n’y voyait aucun autel qui en fût le symbole. Il n’y eut pas non plus d’autel à Charan. C’est en Canaan qu’on en voit un pour la première fois. Canaan est le type clair de ce terrain céleste où nous savons que Christ est maintenant. Ainsi nous trouvons d’abord l’Éternel se révélant personnellement Lui-même, et ceci ensuite en relation avec le type des lieux célestes. Ce sont là clairement les deux racines de l’adoration, comme ce passage instructif les place devant nous.

Ensuite, Abram se déplace à l’intérieur du pays ; il tend sa tente ailleurs. C’était très important. Il était un pèlerin, non pas un colonisateur dans le pays. Il était autant pèlerin dans le pays qu’avant d’y venir. Il est évident qu’il était un pèlerin quand il quitta tout ce qui lui était cher, pays, et parenté, et maison de son père ; mais une fois dans le pays, il ne s’est pas établi. Il continue à planter sa tente, mais il bâtit aussi son autel. Qui peut hésiter à dire que dans le pays Abram a acquis une intelligence à caractère plus réellement céleste ? La promesse que Dieu lui avait faite au sujet du pays l’a fait sortir de son propre pays — de ce qui est une figure de la terre ; mais une fois en Canaan, Dieu lui fait lever les yeux aux ciel, au lieu de les laisser se reposer sur le monde. Et c’est justement ce que l’épître aux Hébreux nous montre, — non seulement la foi qui l’a amené dans le pays, mais la foi qui l’a maintenu comme étranger une fois qu’il y a été. C’est en effet précieux, et c’est exactement la foi d’Abram.

Nous avons ensuite Son adoration en relation avec son caractère de pèlerin maintenu dans le pays de la promesse.

Nous avons ensuite autre chose, — non pas la simple infirmité, mais, hélas, une faute — une faute grave et publique. Celui qui était sorti à l’appel de Dieu, l’étranger dans le pays que Dieu lui avait donné, craignant la pression des circonstances, descend vers le grenier de la terre, le pays qui se vantait de ressources inépuisables. Abram y va de sa propre initiative, sans Dieu et sans Sa parole. Non seulement il n’y a pas d’autel là, mais il est moralement sans la direction et sans la protection divines. Abram manque misérablement. Ne dites pas que nous dénigrons ce précieux homme de Dieu ; il s’agit plutôt de ressentir et de confesser ce que nous sommes, ce qui fait autant partie de notre devoir de chrétiens (aussi bas que ce soit) que d’adorer ce qu’est Dieu dans Sa propre excellence pour nos âmes. La chair n’est pas meilleure chez un Abram que chez n’importe qui d’autre. Elle est le même bourbier ruineux quand on s’y confie, partout, chez tous et en toutes circonstances. Et c’est là qu’Abram (qui avait déjà manqué dans l’incrédulité qui l’avait conduit à rechercher l’Égypte, loin du pays dans lequel Dieu l’avait appelé) renie sa femme, l’exposant au danger imminent de souillure, et n’apportant pas la bénédiction sur les familles de la terre, mais une plaie de la part de l’Éternel sur le Pharaon et sur sa maison. Abram prouve ainsi l’incapacité profonde à la fois de bénir les autres et de se préserver soi-même quand on s’éloigne du lieu où Dieu nous a appelés.

3 - Genèse 13

Mais Dieu a été fidèle, et en Genèse 13, on voit Abram retourner au lieu où sa tente était au commencement. Il est restauré, et reprend ainsi sa position de pèlerin, et en même temps celle d’adorateur. Voilà la bonté de Dieu en restauration. Mais nous trouvons un autre embarras avec Lot, si nous pouvons parler ainsi, bien qu’il fût personnellement un homme de Dieu. L’Esprit rend témoignage qu’il était juste (2 Pierre 2), mais il n’avait pas la même foi qu’Abram, ni n’était inclus dans ce caractère d’appel qu’il faut soigneusement distinguer de l’œuvre intérieure de la grâce divine. Gardons à l’esprit qu’Abram avait le côté public du témoignage de Dieu, et la position issue d’une promesse spéciale. C’est de la pure ignorance que de supposer qu’il n’y avait pas de saints de Dieu en-dehors de cet appel, lequel n’a rien à faire avec la question d’être des saints, car Lot en était clairement un ; et nous trouverons dès le chapitre suivant qu’il n’était pas le seul. Mais le fait que Lot s’accrochât à Abram, quoique cela n’ait pas eu le même effet neutralisant que son père Térakh, a cependant apporté son lot de difficultés. Et voilà de nouveau Abram, restauré dans son âme, qui brille selon la simplicité de la foi. Ce n’était pas sa place de lutter. Lot, hélas, n’a pas eu honte de choisir. Il a utilisé ses yeux pour lui-même. Tout en reconnaissant pleinement qu’il était un croyant, il est clair qu’il manquait de foi pour sa marche. Il a préféré choisir pour lui-même, plutôt que de demander à Dieu de donner. Abram laissait tout calmement à Dieu. C’était bien.

Après que Lot eut pris le meilleur pour lui-même, aussi honteux que ce fût pour le neveu d’oser agir de la sorte dans un pays promis par Dieu à Abram seul, Un Autre décide de l’affaire. « Et l’Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui ». L’Esprit note donc maintenant que tout était selon la simple volonté de Dieu, qui n’était pas un spectateur inattentif, et qui ne manque pas d’écarter les éléments qui font obstacle. Maintenant qu’il en était ainsi, l’Éternel dit : « Lève tes yeux, et regarde, du lieu où tu es, vers le nord, et vers le midi, et vers l’orient, et vers l’occident » — Il n’avait jamais parlé ainsi auparavant — « car tout le pays que tu vois, je te le donnerai, et à ta semence, pour toujours ; et je ferai que ta semence sera comme la poussière de la terre ; en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta semence aussi sera comptée. Lève-toi, et promène-toi dans le pays » — Abram devait en prendre possession par la foi — « en long et en large, car je te le donnerai. Et Abram leva ses tentes, et vint et habita dans la plaine [JND : auprès des chênes] de Mamré, qui sont à Hébron ; et il bâtit là un autel à l’Éternel ». Il le pouvait bien ! Ainsi nous voyons une nouvelle manifestation d’adoration, et cela dans les circonstances les plus heureuses possibles à la fin du chapitre.

4 - Genèse 14

4.1 - Résumé de ch. 12 à 13

Cette partie de la Genèse se conclut par le ch. 14. Tous ces chapitres peuvent être vus comme formant un tout, l’une des parties principales de la vie d’Abram, celle qui concerne plus particulièrement sa vie publique ; nous avons donc, comme caractère public d’Abram, l’appel qui le met à part, la promesse assurée, lui-même manifestement constitué pèlerin aussi bien qu’adorateur dans le pays. Il est tout à fait vain de parler d’être pèlerin dans le cœur. Dieu attend qu’on le soit complètement ; mais Il ne fait pas nécessairement de nous les juges [du monde], quoique sans doute les plus simples ne se soucieront pas des jugements de leur entourage. En même temps il est aussi bon de juger dans un esprit de grâce quand nous avons à faire à d’autres. S’il y a de la réalité, cela se recommandera à la conscience des autres ; mais je dis que la seule chose juste pour quelqu’un ainsi appelé par Dieu à sortir, c’est d’être manifestement et incontestablement un pèlerin, aussi bien qu’un adorateur, à la fois vraiment séparé du monde, et en même temps connaissant et jouissant du Dieu qui l’a appelé à sortir. Nous avons ensuite vu l’absence fatale de vérité quand les fidèles sont en Égypte, le type de ce monde ; et nous avons aussi vu la grâce de Dieu qui sustente opérer en restauration et en redonnant sa position à celui qui a été manifestement un adorateur jusqu’au bout. Voilà les grands points de sa carrière publique comme homme séparé.

4.2 - Genèse 14

L’œuvre se termine, comme déjà remarqué, par Genèse 14, où nous voyons un raid entrepris par certains rois de la terre, venant de loin, contre ceux qui régnaient dans la vallée du Jourdain ou aux environs, quatre rois contre cinq. Dans ce conflit, celui qui avait choisi le monde souffre de la part du monde. Lot, avec tout ce qu’il avait, fut emporté par les rois conquérants venus du nord-est ; et là-dessus Abram (guidé par Dieu, je n’en doute pas) s’avance, avec ses serviteurs armés, dans la puissance manifeste de Dieu ; en effet les rois vainqueurs tombent devant Abram de la même façon que les autres avaient été vaincus par eux. Là-dessus, le sacrificateur du Dieu Très-Haut apparaît (de manière mystérieuse, sans doute), roi de Salem, ainsi que selon son propre nom, roi de justice. L’apôtre Paul s’étend sur cela dans l’épître aux Hébreux, où il nous montre la fin de la carrière publique de pèlerinage et d’adoration pour l’homme de foi. Le Seigneur Jésus Lui-même est l’antitype de Melchisédech, qui apportera le rafraîchissement lorsque la dernière victoire aura été remportée à la fin de cet ère. Les rois assemblés auront alors été anéantis, après de terribles convulsions parmi les autres tessons de la terre ; et le Très-Haut introduira cette scène magnifique de bénédiction qui est représentée par Melchisédech. Car Dieu, en Christ, prendra la place du possesseur des cieux et la terre, se réjouissant dans la joie de l’homme, de même qu’il sera donné à l’homme de trouver ses délices dans la bénédiction de Dieu, — alors il n’y aura plus simplement comme aujourd’hui un sacrifice et une intercession basée dessus ; mais outre cela qui trouve sa place ailleurs et est maintenant le seul réconfort pour nos âmes, il y aura une scène nouvelle et Dieu prendra un autre caractère (celui de Dieu Très-Haut), et tous les faux dieux tomberont alors devant lui. C’est donc clairement la scène finale de cette série et le type de la période millénaire. Le Seigneur Jésus sera le lien unificateur, pour ainsi dire, entre le ciel et la terre, quand Il bénira Dieu au nom d’Abram, et qu’Il bénira Abram au nom de Dieu. Voilà donc, à mon avis, comment se termine la série qui a commencé avec Genèse 12.

Il faut remarquer qu’Abram ne bâtit pas d’autel à cette occasion. Et puisqu’il n’y a pas d’autel, le pèlerinage est terminé. On ne trouve plus la séparation du monde ni l’adoration céleste. Une tente et un autel érigés par Abram en cette circonstance auraient été inappropriés, alors qu’auparavant ils étaient parfaitement à propos. C’est la scène millénaire quand Dieu seul sera exalté, ses ennemis confondus, Son peuple sauvé et béni.

5 - Genèse 15

5.1 - Changement de sujet

Genèse 15 introduit un nouveau caractère des communications de la part de Dieu. On observera donc que le langage indique une rupture ou un changement. L’expression « après ces choses » sépare ce qui suit de ce qui a précédé et qui est arrivé à sa conclusion naturelle. Je pense que je peux en appeler au chrétien quant à ces choses, sans du tout prétendre faire plus que donner un jugement sur ceci. Néanmoins, si vous trouvez un certain nombre de passages qui se suivent simplement et sans violence, revêtus d’un certain caractère, et allant tous dans le même sens, nous pouvons, sachant que ce n’est pas simplement un homme qui l’a écrit, en déduire valablement qu’on peut avoir pleinement confiance que Dieu daignera aussi nous donner le sens de Sa Parole. Je vous accorde que la vérité doit être accompagnée de ce qui la manifeste : l’empreinte et la cohérence de ce qui révèle ce que notre Dieu est pour nos âmes. Il nous convient sans aucun doute d’être humbles, de nous défier de nous-mêmes, et d’être toujours prêts à accepter les corrections des autres. Je crois cependant que, comme on l’a déjà vu, tel est le sens général de ces trois chapitres 12 à 14. À partir de maintenant (début du ch. 15), vous observez un changement frappant. Non seulement il est dit : « Après ces choses », ce qui marque déjà une cassure, mais une nouvelle expression apparaît également : « La parole de l’Éternel fut adressée à Abram dans une vision » (15:1a). Nous n’avions eu absolument rien de pareil auparavant. On avait « l’Éternel appela », « l’Éternel apparut », « l’Éternel dit », mais non pas comme ici « la parole de l’Éternel ».

C’est un nouveau commencement. Cela est d’autant plus manifeste quand nous gardons à l’esprit le caractère de ce nouveau commencement. « Abram, ne crains point ; moi, je suis ton bouclier [et] ta très-grande récompense. Et Abram dit : Seigneur Éternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants, et l’intendant de ma maison, c’est Éliézer de Damas. Et Abram dit : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité ; et voici, celui qui est né dans ma maison est mon héritier. Et voici, la parole de l’Éternel (*) » — Observez de nouveau la mention de cette Parole ; c’est donc clairement une caractéristique qu’on ne peut négliger sans perte — « Et voici, la parole de l’Éternel [vint] à lui, disant : Celui-ci ne sera pas ton héritier ; mais celui qui sortira de tes entrailles, lui, sera ton héritier. Et il le fit sortir dehors, et dit : Regarde vers les cieux, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Ainsi sera ta semence. Et il crut en l’Éternel » (15:1-6a). N’est-ce pas là un nouveau commencement ? N’est-ce pas le passage connu et évident dont le Nouveau Testament fait grand cas, et auquel il se réfère à maintes reprises comme le grand signe et le témoin permanent de la justification d’Abram ? Si nous ne remontons pas en arrière avec ce qu’est Abram comme type, et que nous considérons ce chapitre seulement comme faisant suite à la scène de son adoration et de son pèlerinage (ch. 13) et même de l’ombre millénaire (ch. 14), ce chapitre n’a aucune force, ou pourrait même nous égarer : Quoi ! Un homme justifié après avoir été non seulement appelé, mais après avoir été un adorateur entrant dans des merveilles telles que celles vécues par Abram ! — Inversement, prenez ce chapitre comme un nouveau commencement, et tout est clair. La justification ne vient certainement pas après que le Seigneur a mené l’âme dans le chemin profond où Abram a été enseigné. Je vous accorde que l’ordre des faits est tel que nous le lisons. Mais ce qui nous occupe maintenant n’est pas simplement l’histoire, mais la forme dans laquelle Dieu nous a présenté Ses pensées dans Sa parole. Il a ainsi mis en ordre les circonstances de l’histoire d’Abram, et les a présentées avec le cachet de la vérité éternelle mis dessus, non seulement comme un récit d’Abram, mais avec un regard porté à l’avance vers les temps de la rédemption, dans le but de former nos âmes selon Ses propres pensées.

(*) Le Docteur Davidson (Introduction à l’Ancien Testament, vol. 1 pp. 21, 22) interprète ceci comme une incompatibilité avec Ex. 6 v.3 : « Dans Genèse 15, il est rapporté que Dieu a été manifesté à Abraham, qui a cru en Jéhovah (l’Éternel), et qu’ainsi sa ‘foi lui a été comptée à justice’. L’Éternel lui promet là (en Gen. 15) un héritier, et lui déclare que sa postérité serait innombrable comme les étoiles du ciel, qu’elle serait affligée 400 ans dans un pays étranger, mais qu’elle en reviendrait avec de grands biens. L’Éternel fit aussi une alliance avec Abraham, et lui assura qu’il avait donné à sa postérité la terre de Canaan depuis le fleuve d’Égypte jusqu’à l’Euphrate. On a là (en Gen. 15) l’Éternel, comme Dieu faisant alliance, se révélant à Abraham d’une manière particulière, l’encourageant par une plénitude de promesse, et confirmant Sa parole par un signe, entrant en alliance avec Son serviteur, et condescendant à l’informer de l’avenir de sa race. Qu’Abraham ait alors saisi correctement le caractère de l’Être qui se révélait ainsi, cela est évident d’après les paroles du v. 6, ainsi que d’après le langage par lequel il s’adresse à Lui au v. 8, Seigneur Dieu [JND : Seigneur Éternel]. Par conséquent, nous soutenons que le contraste entre la familiarité d’Abraham avec le nom de Jéhovah (l’Éternel), et la pleine connaissance de ce nom révélée en premier à Moïse, font que l’hypothèse d’un seul et même auteur pour le Pentateuque est sans fondement, tout comme l’exactitude de l’explication avancée, … Si notre compréhension d’Exode 6 v.3 est correcte, il est tout à fait douteux qu’un seul auteur ait pu avoir composé le livre de la Genèse, sinon il aurait violé un principe expressément énoncé par lui-même dans le passage ».

L’erreur que Davidson fait tout du long, est due au fait qu’il ne voit pas que c’est seulement aux jours de Moïse que Dieu a donné son nom personnel Jéhovah (l’Éternel) comme fondement formel et caractéristique de Sa relation avec les fils d’Israël. Eux devaient marcher devant Lui en tant que Jéhovah (l’Éternel), comme les pères avaient marché devant Lui en tant que El-Shaddai (le Tout-Puissant). Mais cela ne signifie en aucune façon que les mots « l’Éternel » et « le Tout-Puissant » n’aient été utilisés que par Moïse et les patriarches respectivement, ni que ceux-ci aient été les seuls à en comprendre la signification. Les mots existaient et étaient librement employés déjà auparavant, mais Dieu n’a jamais donné le droit à quiconque avant Abraham, Isaac et Jacob de marcher devant Lui en comptant sur Sa protection comme Tout-puissant ; et pareillement c’est en premier à Israël comme nation qu’Il a donné le droit de pouvoir compter sur son immutabilité éternelle comme Jéhovah (l’Éternel). L’utilisation de chaque nom n’a rien à voir avec l’existence d’auteurs ou de documents différents, mais elle dépend de motifs moraux. Ce n’est pas non plus une question ni d’ancienneté ni de piété : certainement pas d’ancienneté, car dès le début Jéhovah (l’Éternel) a été librement utilisé ; pas de piété non plus, car les Psaumes (par exemple 42 ou 63 etc.) montrent une piété authentique et fervente en exercice là où Elohim (Dieu) est l’occupation principale de l’âme, comme là où c’est Jéhovah (l’Éternel). L’absence ou la présence de la manifestation de Son caractère d’alliance dans la relation, en particulier avec Israël, est la clef constante et vraie de cette question.

5.2 - Une nouvelle série avec les ch. 15 à 21

Je considère donc que, comme la série précédente (ch. 12-14) nous a donné la vie publique d’Abram, cette nouvelle série de chapitres contient plutôt ce qui lui appartient considéré du point de vue individuel, et les voies de Dieu avec lui dans ce qui pourrait être appelé un chemin privé plutôt que public. On trouve donc cette nouvelle série, commençant en Genèse 15 et se terminant avec Genèse 21, à la suite de quoi on observe de nouveau une introduction similaire à une nouvelle série. En effet Genèse 22 commence par « et après ces choses ». L’expression « après ces choses » ne nous introduit-elle pas clairement dans un nouveau domaine ? À ma connaissance, on ne retrouve pas la même expression entre les deux. Il y a donc là une intention divine évidente. Nous allons maintenant regarder cette nouvelle section et voir ce qui est placé devant nous dans ces chapitres.

5.3 - Contenu de Genèse 15

Tout d’abord, il y a, fondé sur les besoins qu’Abram exprime à Dieu, le désir de ne pas avoir simplement un enfant adopté, mais un enfant vraiment de son propre sang. Ce fut un désir que Dieu entendit, mais, comme c’était un sentiment qui émanait d’une source qui n’était pas plus élevée qu’Abram, il était empreint d’un caractère de contrat. Il est toujours mieux de dépendre du Seigneur pour toutes choses. Ce n’est pas simplement une question d’éviter le chemin douloureux dans lequel Lot exerça son choix, mais Abram lui-même n’est pas au sommet de la communion dans ce chapitre, malgré toute la miséricorde de Dieu à son égard. Il est meilleur de s’attendre au Seigneur que de courir devant Lui ; et nous ne sommes jamais perdants quand Lui fait le premier pas. Notre position heureuse est toujours celle de la confiance en Son amour. Si le Seigneur avait poussé Son serviteur à Lui parler à cœur ouvert, cela aurait été tout différent. Abram cependant présente son désir, et le Seigneur y répond en grâce. Il est très évident qu’Il se lie Lui-même aussi de manière remarquable. Il est donné à Abram une sorte de sceau et d’acte formel que le Seigneur lui assurerait l’héritier espéré. Qui pourrait en conclure qu’Abram est ici trouvé dans la disposition la plus brillante dans laquelle l’Esprit de Dieu l’ait jamais présenté ? Certes il demande, et l’Éternel répond ; il veut un signe par lequel il puisse savoir qu’il héritera ainsi : « À quoi connaîtrai-je que je le posséderai ? » (15:8). Cela ne semble pas s’élever à cette confiance admirable en l’Éternel qui l’a caractérisé en d’autres temps ? Il ne s’agit pas de prétendre trouver chez quelqu’un une faute dans laquelle l’on serait heureux d’apprendre beaucoup ; mais nous avons à chercher, autant que la grâce nous en rend capable, dans ce que Dieu a écrit pour notre instruction.

L’Éternel l’amène ainsi à prendre une génisse, une chèvre et un bélier de trois ans, et une tourterelle et un jeune pigeon, et puis « comme le soleil se couchait, un profond sommeil tomba sur Abram ; et voici, une frayeur de grande obscurité, tomba sur lui » (15:12 [WK traduit comme la KJV]). Il m’apparaît très évident que les circonstances détaillées ici étaient appropriées à l’état d’Abram ; il y avait des questions, et peut-être des doutes, liés à cette perspective que l’Éternel avait placée devant son âme ; et par conséquent nous pouvons découvrir sûrement, ne serait-ce que par la manière dont la communication lui a été faite, quel était l’état de son expérience à ce moment-là. De là aussi la nature de la communication : « Sache certainement », dit-Il, « que ta semence séjournera dans un pays qui n’est pas le sien, et ils l’asserviront, et l’opprimeront pendant quatre cents ans. Mais aussi je jugerai, moi, la nation qui les aura asservis ; et après cela ils sortiront avec de grands biens. Et toi, tu t’en iras vers tes pères en paix ; tu seras enterré en bonne vieillesse. Et en la quatrième génération ils reviendront ici, car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore venue à son comble » (15:13-16).

Ce n’est pas tout. « Et il arriva que le soleil s’étant couché, il y eut une obscurité épaisse ; et voici une fournaise fumante, et un brandon de feu » (15:17). Le caractère mélangé de tout ceci est clair. Il y a une fournaise fumante, l’emblème de l’épreuve d’un côté, non pas sans obscurité ; il y a le brandon de feu, la promesse et le gage assurés de la part de Dieu, l’annonce prophétique et certaine, donc, de la délivrance de Dieu. Ce n’est cependant pas une vision brillante, mais c’est une frayeur d’obscurité qui est vue dans le sommeil qui est tombé sur lui. Criblage et tribulation doivent venir, mais il y aura le salut au temps propre. Mais il y a plus que cela. Les limites même du pays sont données et les races avec lesquelles la descendance d’Abram aura à faire.

En bref nous voyons que la scène entière, revêtue dans une mesure d’un caractère juif, a naturellement les éléments de sacrifice qui, sous des formes diverses, furent mis en relief plus tard dans la dispensation lévitique ; la scène est aussi marquée par la prophétie qui n’amène jamais personne dans les profondeurs de la nature de Dieu, mais manifeste pleinement Son jugement de l’homme. La prophétie, aussi admirable soit-elle, reste toujours en deçà de la plénitude de grâce et de vérité qui est en Christ. La prophétie est en rapport avec la terre, avec les Juifs et les nations, avec les temps et les saisons. Il en est ainsi ici : nous avons des dates et des générations ; nous avons le pays et ses limites ; nous avons l’Égypte et les races de Cananéens. Ce n’est pas le ciel, ni le Dieu et Père de notre Seigneur connu là où Il est — on en est très loin. C’est Dieu sachant ce qu’Il veut faire sur la terre et donnant à un ami qui doute la certitude de ce qu’Il veut faire, garantissant et se liant Lui-même pour encourager la foi qui avait besoin d’un soutien extraordinaire, — néanmoins avec de l’affliction pour sa descendance, et avec son asservissement à une nation étrangère, mais l’Éternel les en faisant sortir triomphalement à la fin. Aussi admirable que soit la vision, elle ne regarde jamais vers les sommets de la gloire de Dieu, ni ne descend en aucune façon dans les profondeurs de Sa grâce.

6 - Genèse 16

Si nous lisons correctement ce qui suit dans le ch. 16, nous avons une confirmation, et non des moindres, de l’état d’Abram à ce moment-là. Sara, sans aucun doute, est plus à blâmer qu’Abram : en bref, il y a la précipitation par un manque de foi manifeste ; et en conséquence, Agar est donnée à son mari, et les fruits de la relation apparaissent bientôt. Comme toujours, celle qui est le plus à blâmer souffre le plus. Ce n’était pas tant à Abram qu’à Sara qu’il en a coûté par sa folie en rapport avec sa servante. Mais nous avons encore, dans ce chapitre, la fidélité de Dieu y compris pour Agar, à qui il est demandé de retourner vers sa maîtresse et de s’humilier devant elle. L’Éternel continue ici le témoignage prophétique par Son ange, et dessine une préfiguration remarquable des Bédouins, qui restent jusqu’à ce jour un témoin mineur, mais néanmoins véritable, de la vérité de la parole de Dieu.

7 - Genèse 17

Le ch. 17 offre une scène différente et plus élevée. « Et Abram était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans ; et l’Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-puissant ; marche devant ma face, et sois parfait ; et je mettrai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai extrêmement » (17:1-2). Il ne s’agit plus maintenant d’Agar, type comme nous le savons (Gal. 4) de l’alliance de Sinaï ; ce n’est pas la prédiction que les voies de l’homme ne font qu’introduire l’enfant de la chair dans la maison, un trouble pour tous ceux qui sont concernés. Mais ici, l’Éternel, sans qu’on Le lui ait demandé et de Sa propre grâce, apparaît une fois de plus à Son bien-aimé serviteur. « Je suis », dit-Il, « le Dieu Tout-puissant ; marche devant ma face, et sois parfait ; et je mettrai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai extrêmement » (17:1-2). Dieu, et non pas l’homme, prend maintenant la première place. Ce n’est pas Abram qui demande, mais c’est Dieu qui parle. Abram, en conséquence, plutôt que de mettre en avant ses désirs et ses difficultés, tombe sur sa face (la bonne place) « et Dieu parla avec lui ». Il y a une liberté plus grande que celle dont il avait jamais joui auparavant ; mais elle ne diminue en rien la révérence de son esprit. Jamais il ne fut plus prosterné devant Dieu que quand Il lui ouvre ainsi Son cœur au sujet de la semence de la promesse, et qu’Il est sur le point de lui faire d’autres communications y compris quant au monde (ch. 18).

« Et Dieu parla avec lui, disant : Quant à moi, voici, mon alliance est avec toi, et tu seras père d’une multitude de nations » (17:3b-4). Il n’est pas question maintenant de sa semence étrangère dans un pays qui n’est pas le sien. Nous avons maintenant toute l’étendue des propos terrestres de Dieu qui commence à se dévoiler devant nous, et même concernant la terre entière ; Abraham était concerné dans tous. « Et ton nom ne sera plus appelé Abram, mais ton nom sera Abraham, car je t’ai établi père d’une multitude de nations. Et je te ferai fructifier extrêmement, et je te ferai devenir des nations ; et des rois sortiront de toi » (17:5-6). Pas un mot de cela n’avait transpiré jusque-là. Une lignée pour lui succéder, une qui hériterait du pays et le posséderait pour toujours, voilà la communication la plus étendue déjà accordée (ch. 12 à 14). Et quand l’esprit dans le doute avait cherché à avoir une garantie de la part de Dieu Lui-même (ch. 15), Dieu avait daigné se mettre pour ainsi dire dans un lien avec lui, tout en lui donnant à connaître que beaucoup de douleur et d’affliction précéderaient l’heure de Son jugement en faveur de la semence choisie. — Mais ici, tout est d’un autre ordre et d’une autre mesure : du bien accordé selon la grâce et les propos de Dieu. « Et je te ferai fructifier extrêmement, et je te ferai devenir des nations ; et des rois sortiront de toi. Et j’établirai mon alliance entre moi et toi et ta semence après toi, en leurs générations, pour être une alliance perpétuelle, afin que je sois ton Dieu, à toi et à ta semence après toi. Et je te donne, et à ta semence après toi, le pays où tu es étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle ; et je serai leur Dieu. Et Dieu dit à Abraham : Et toi, tu garderas mon alliance, toi et ta semence après toi, en leurs générations. C’est ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous et ta semence après toi : que tout mâle d’entre vous soit circoncis » (17:6-10).

Que personne ne suppose que la circoncision est nécessairement une chose légale. Dans le cadre dans lequel elle est placée ici, c’est l’accompagnement de la grâce, le signe de la mortification de la chair. Sans doute, elle a été incorporée dans la loi lorsque ce système fut imposé plus tard ; mais en soi, comme notre Seigneur Lui-même le montre, elle n’était pas de Moïse, mais des pères (Jean 7:22) ; et en tant qu’elle était des pères (d’Abraham), elle était, comme nous voyons ici, un emblème significatif de la mise à mort de la chair. Dieu voulait qu’elle soit traitée comme une chose impure, et cela, ce n’est certainement pas la loi. Ce peut être tourné en légalisme comme n’importe quoi d’autre, mais dans ce cas, elle est plutôt en contraste avec la loi. Elle signifie la chair jugée, ce qui est la véritable signification spirituelle de ce que Dieu a alors institué.

Le chapitre présente alors la grâce qui donne en fonction de la bonté même de Dieu : en même temps, la chair est jugée devant lui. Tel est le sens de ce sceau remarquable. En conséquence, nous avons la promesse donnée quand le nom de Sara a été changé de « ma princesse » (Saraï) pour « princesse » (Sara) absolument. Elle devait dorénavant être appelée ainsi. « Quant à Saraï, ta femme, tu n’appelleras plus son nom Saraï ; mais Sara sera son nom. Et je la bénirai, et même je te donnerai d’elle un fils ; et je la bénirai, et elle deviendra mère de nations ; des rois de peuples sortiront d’elle » (17:15-16). Puis le cœur d’Abraham s’ouvre même pour Ismaël, avec la note historique que la circoncision a été instituée à partir de ce jour.

8 - Genèse 18

Le ch. 18 montre que la grâce donne non seulement la communion avec l’Éternel en ce qui nous concerne, mais qu’il est accordé à Son serviteur de jouir des communications de Ses pensées y compris dans ce qui est complètement extérieur. Dieu avait commencé à parler à Abraham d’une manière si intime qu’Abraham n’avait jamais connu rien de pareil auparavant : Lui ne voulait certainement pas se repentir de Son amour. Ce n’est jamais Dieu qui s’éloigne de nous — c’est plutôt nous de Lui, jamais Lui de nous. « Et l’Éternel lui apparut auprès des chênes de Mamré ; et il était assis à l’entrée de la tente, pendant la chaleur du jour. Et il leva les yeux et regarda ; et voici, trois hommes se tenaient près de lui ; et quand il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre, et se prosterna en terre » (18:1-2). Voyez le caractère d’Abraham : il est très beau — une humilité authentique, mais une dignité remarquable. Il « dit : Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point outre, je te prie, d’auprès de ton serviteur. Qu’on prenne, je te prie, un peu d’eau, et vous laverez vos pieds, et vous vous reposerez sous l’arbre ; et je prendrai un morceau de pain, et vous réconforterez votre cœur, après quoi vous passerez outre ; car c’est pour cela que vous avez passé près de votre serviteur. Et ils dirent : Fais ainsi, comme tu l’as dit » (18:3-5). Il semble qu’il n’y ait aucune raison de supposer qu’à ce moment-là Abraham n’ait pas du tout su ou supposé à qui il avait affaire. Nous allons voir comment il l’a rapidement déduit, et en a eu conscience. Mais il se conduit avec une convenance parfaite. Il ne s’exprime pas ouvertement, ni ne rompt ce que nous pourrions appeler l’incognito que l’Éternel s’était plu à assumer. Il le comprend : son œil était simple, et son corps plein de lumière.

Extérieurement c’était une simple préparation patriarcale pour des étrangers de passage. Certains n’ont pas oublié l’hospitalité vis-à-vis des étrangers, et ont, à leur insu, logé des anges (Héb. 13:1-2). Ce fut l’honneur d’Abraham d’exercer l’hospitalité envers l’Éternel. Au moment opportun, il entend la question qui lui est posée, et je pense que c’est alors qu’il est entré dans l’esprit de l’action divine : « Où est Sara, ta femme ?… Et il dit : Je reviendrai certainement vers toi quand [son] terme sera là, et voici, Sara, ta femme, aura un fils » (18:9-10a). Abraham pouvait-il ignorer plus longtemps de qui était cette voix ? Il ne prononce pourtant pas un mot avant que le moment soit là. S’il avait plu à l’Éternel d’apparaître avec deux de Ses serviteurs là, s’Il les a revêtus de la ressemblance commune qui est le propre de l’humanité, ce n’était certainement pas au fidèle de rompre ce silence que l’Éternel avait préservé. Ceci faisait simplement partie de la manière admirable avec laquelle son cœur répondait à la confiance que l’Éternel avait à son égard. Mais Sara montre une fois de plus son incrédulité, tandis que l’Éternel réprimande cette incrédulité malgré les dénégations de Sara, et Il reste avec Abraham. Quand les hommes se lèvent pour aller vers Sodome, Abraham instinctivement les accompagne, mais l’Éternel reste avec lui et dit : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » (18:17).

Tandis que le ch. 17 rapporte la communication de l’Éternel sur ce qui concernait intimement Abraham et sa descendance pour toujours, ce ch. 18 lui révèle ce qui concerne le monde. Bien que ce ne soit pas là la relation intime propre aux enfants de Dieu, nous voyons que c’est exactement la manière dont l’intelligence du futur est non seulement profitable, mais qu’elle devient un moyen de soutenir et même d’approfondir la communion. J’attire votre attention là-dessus. Ne vous trompez pas, chers frères et sœurs. Entrer tout de suite dans l’intelligence du futur, et en faire notre étude principale, ne fait jamais entrer nos âmes avec réalité et profondeur dans les voies de Dieu, mais cela nous conduit plutôt dans des domaines inférieurs et des principes terrestres auxquels il est ensuite difficile d’échapper. Il est néanmoins très évident que Dieu a donné tout cela, et que Dieu entend que ce qu’Il a donné soit utilisé pour que nos âmes en jouissent.

Quelle est dès lors la puissance qui préserve ? C’est la grâce — sous réserve qu’il ne soit pas simplement question de ce qui va arriver, ni, par-dessus tout, de questions émanant de nous-mêmes. C’est ce qui avait lieu au ch. 15 ; mais maintenant Abraham a été parfaitement placé dans la liberté par l’Éternel. Il est au large quant à ce qui est relatif à lui-même et à sa semence après lui. Son cœur est clair. L’Éternel a abondé au-delà de ses pensées les plus vastes. Devant Abraham se profilent des perspectives infiniment plus grandes que ce qu’il aurait jamais osé demander à Dieu ; car Il parle de Ses propres pensées, de Ses propres conseils, qui doivent nécessairement et toujours dépasser les plus grandes attentes de l’homme ; et alors il arrive que le dévoilement du futur, au lieu de nous tirer vers le bas vers les choses terrestres, devient au contraire un moyen excellent de nous attirer dans la présence du Seigneur et de nous faire aspirer à Sa propre grâce. C’était le cas avec Abraham. Tout dépend de ceci, que nous ne commencions pas par céder aux préjugés de nos esprits, mais que nous commencions par entrer dans la liberté parfaite et la jouissance de notre position avec Jésus Christ dans la présence de notre Dieu. Après cela, nous pouvons écouter, et alors tout devient profitable et béni pour nous.

Tel est le cas avec Abraham maintenant. C’est de nouveau l’Éternel qui fait le premier pas. C’est l’Éternel qui dit : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » (18:17). Quelle différence pour l’homme qui voulait savoir s’il pouvait être certain d’avoir la descendance que Dieu lui avait dit qu’il aurait ! Ici l’Éternel le rencontre et lui prédit la ruine imminente des villes de la plaine. L’Éternel lui donne de la lumière ici, et tout est rendu clair. Mais ce n’est pas un cœur qui doute ni un esprit inquisiteur ; c’est un esprit qui s’incline dans l’hommage du cœur, et qui en même temps se confie en Dieu qui se plait à se confier à lui. En vérité Dieu allait agir sur le monde ; Il allait juger cette scène coupable ; Il allait faire disparaître cette abîme d’iniquité — Sodome et Gomorrhe et les autres villes de la plaine qui était comme le jardin de l’Éternel, mais d’où, hélas !, il se levait maintenant un souffle pestilentiel contre Dieu Lui-même, de sorte qu’Il devait maintenant pour ainsi dire faucher cette iniquité pour que le monde entier n’en soit pas contaminé.

C’est ainsi que Dieu parle à Son serviteur. Il Lui plaisait de faire connaître Ses voies. Abraham était maintenant dans une condition où il était capable d’en jouir sans pour autant plonger en aucune manière dans un état d’esprit terrestre. Abraham pouvait écouter tout ce que l’Éternel voulait lui dire. Au lien de le tirer vers le bas, l’Éternel était plutôt en train de l’élever à la jouissance de Ses secrets, dans une relation de confidences avec Lui, car il était en effet l’ami de Dieu. Abraham profite de tout ici ; et nous allons bientôt en voir l’effet moral sur son esprit. « Puisque Abraham doit certainement devenir une nation grande et forte, et qu’en lui seront bénies toutes les nations de la terre ? Car je le connais » — oh ! quelle parole que celle-ci ! — « je le connais, [et je sais] qu’il commandera à ses fils et à sa maison après lui » — quelle confiance en lui l’Éternel exprime ici ! — « Je le connais, [et je sais] qu’il commandera à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l’Éternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit, afin que l’Éternel fasse venir sur Abraham ce qu’il a dit à son égard. Et l’Éternel dit : Parce que le cri de Sodome et de Gomorrhe est grand, et que leur péché est très-aggravé, eh bien, je descendrai, et je verrai s’ils ont fait entièrement selon le cri qui en est venu jusqu’à moi ; et sinon, je le saurai. Et les hommes se détournèrent de là, et ils allaient vers Sodome ; et Abraham se tenait encore devant l’Éternel. Et Abraham s’approcha » — tel fut l’effet — « Et Abraham s’approcha, et dit : Feras-tu périr le juste avec le méchant ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville » (18:18-24a).

Ce n’est peut-être pas le bon moment pour dire beaucoup sur une telle scène, mais je ferai au moins une observation, à savoir qu’Abraham ne montre aucune anxiété au sujet de lui-même ; et pour cette raison précise, son cœur tout entier peut s’épancher, non seulement vers Dieu qui l’aimait, et qu’il aimait, mais aussi vers son neveu, le juste Lot, qui avait joué un si triste rôle, qui souffrait à cause de sa folie, qui une fois de plus n’avait guère profité de la discipline, et qui allait être humilié encore plus, d’une manière qu’Abraham ne pouvait pas avoir anticipée. Non seulement l’homme de foi était sorti à la poursuite des rois victorieux de la terre à la rescousse de Lot, mais étant entré maintenant dans l’intimité de confidence de la bonté de l’Éternel, il ose s’approcher et plaider pour celui dont l’âme juste était tourmentée dans Sodome, — ce Lot qui aimait l’Éternel malgré son état d’esprit terrestre et sa mauvaise position. N’était-ce pas selon Dieu, qu’Abraham intercédât ? Ne fortifiait-Il pas le cœur de Son serviteur pour continuer, jusqu’à avoir honte ? Comme partout, ici aussi, ce fut l’homme qui cessa de plaider avec l’Éternel, non pas l’Éternel qui refusa d’encourager et d’écouter la voix d’une intercession supplémentaire.

Voilà quel était l’effet de la prophétie prise à cœur après avoir été rendu libre par la grâce de Dieu, et avoir été rendu pratiquement céleste. Au lieu d’exercer un caractère néfaste en donnant libre cours à une curiosité paresseuse au sujet des autres, ou en amenant à être occupé de soi — le désir de connaître ce que l’Éternel me donnera (15:2) — nous voyons le cœur du croyant s’épancher vers autrui. C’est ainsi que Dieu le veut. C’est l’esprit d’intercession pour les autres que nous voyons résulter de l’écoute du Seigneur, et du plaisir pris dans les communications de ce qui n’était pas encore accompli, — non pas parce que ces communications fussent au sujet de lui-même, mais parce qu’elles étaient les secrets du Seigneur qui lui étaient confiés à l’égard d’autrui (le monde même), ces communications formant ses affections selon un modèle divin. Est-ce là l’usage que nous faisons de la parole prophétique ? Devrait-il en être autrement ? Que nous puissions produire un tel fruit de notre étude de l’Ancien Testament.

9 - Genèse 19

Au ch. 19 on voit tomber le coup du jugement. Les anges arrivent à Sodome, et Lot se montre un élève de la même école de grâce courtoise qu’Abraham (19:2) ; mais les hommes de la ville coupable justifient l’Éternel dans Son action sans pareille quand l’aube du jour suivant se leva sur la terre. Entre temps, Lot fut mené dehors, avec ses filles, mais sans leurs maris incrédules (*) ; mais sa femme ! — « souvenez-vous de la femme de Lot » (Luc 17:32) — sa femme reste pour toujours l’exemple le plus solennel de l’Écriture de quelqu’un personnellement à l’extérieur, mais attaché dans son cœur à la scène du mal.

(*) Note du traducteur : On donne deux réponses de l’auteur à des questions de lecteurs de son mensuel, The Bible Treasury. Les questions portent sur cette expression de l’ouvrage ici traduit : « ses filles sans leurs maris incrédules ».

1. Bible Treasury, Vol. N 4, p. 16 Janvier 1902.

Question : Genèse 19:14-16. Est-ce correct, comme on le suppose en général, que Lot n’avait que deux filles de sinistre mémoire ?

Réponse : Il semblerait que, outre les deux jeunes filles dans sa maison, Lot en avait d’autres avec ses gendres à l’extérieur, et qu’il chercha en vain à les sauver de la ville condamnée. Dans les "Introductory Lectures on the Pentateuch" cet oubli a été fait. Que la confusion ait souvent été faite par des hommes excellents n’a aucun poids en face de la simple force de la Parole.

2. Bible Treasury, Vol. N 4, p. 32. Février 1902.

Genèse 19:8, 12, 14. Un ami américain écrit s’étonnant de l’omission dans les « Introductory Lectures on the Pentateuch » où l’on parle des filles de Lot comme sorties sans « leurs maris incrédules ». Il est clairement nouveau pour lui qu’on puisse soulever une question. Mais c’est un fait que des personnes très compétentes sont d’accord avec la Vulgate sur le fait que les deux filles étaient seulement fiancées, et toujours dans la maison de leur père, — pas encore prises dans leur future demeure. C'est pourquoi l’hébreu porte bien (comme la leçon mise en marge de la King James Révisée), « devaient se marier » au verset 14 ; car le sens littéral est « les preneurs de » [au lieu de « ses gendres »]. La Version Autorisée est d’accord avec les Septante. Si ces deux versions étaient correctes, cela impliquerait bien sûr l’existence d’autres filles mariées ayant péri dans le jugement qui a frappé Sodome. L’évêque Christ. Wordsworth accepte sans hésiter la version latine. Mais on en a assez dit pour montrer le problème.

Pourtant Lot délivré n’est cependant qu’à moitié délivré. Là encore nous apprenons comment la précieuse Parole écrite énonce le jugement moral de Dieu au moyen de grands faits qu’elle présente, avant que le temps fût venu de parler avec une clarté qui ne laisse pas place à l’erreur. Nous avons vu des conséquences assez douloureuses dans le cas de Noé, qui, en buvant du fruit de la vigne à son propre déshonneur, prononça une malédiction sur une branche de sa postérité, tout en bénissant le reste. Ce n’était pas une malédiction sans cause, elle était juste ; et pourtant quelle chose douloureuse pour un cœur de parent de devoir prononcer pareille chose ! Ainsi aussi avec Lot ici : délivré par des anges de la pire des associations, après même avoir été déjà délivré par Abraham, il est mené dehors encore une fois, mais pour ainsi dire estropié et blessé, et cela pour être encore davantage déshonoré. Ce serait douloureux de devoir dire quelque chose sur ce qui suit. Pourtant, n’y a-t-il pas un profit moral pour Israël à se rappeler l’origine de l’écharde perpétuelle dans leur côté — l’origine honteuse des Moabites et des Ammonites, deux nations voisines et proches, tristement célèbres par leur jalousie et leur hostilité continuelles contre le peuple de Dieu. Le Dieu unique marque tout dans Sa sagesse. Autrefois comme aujourd’hui, le péché produit une moisson, grande et qui dure longtemps, à moins que la grâce souveraine n’empêche dans certains cas que ce soit une moisson perpétuelle de misère pour ceux qui s’y sont laissés aller. « Celui qui sème pour la chair », peu importe qui, où et quand, « moissonnera de la chair la corruption » (Gal. 6).

10 - Genèse 20

Une nouvelle scène suit, où Abraham, hélas, manque une fois de plus. Il n’y a aucune puissance dans les formes pour soutenir les riches triomphes de la foi. Si d’un côté, après une faute, Dieu peut introduire des profondeurs de grâce jamais éprouvées auparavant, d’un autre côté il n’y a aucun moyen de force ou de continuation dans la plus réelle des bénédictions : cela ne se trouve qu’en Dieu Lui-même. Quelle que soit la joie dont l’âme jouit, ou la bénédiction répandue sur d’autres, la puissance, dans tous les sens, appartient à Dieu, et nous ne l’avons que dans Sa dépendance de Lui. Et cette fois-ci, ce fut encore plus douloureux qu’avant, parce que Sara était la mère connue et désignée de l’héritier à venir. Il n’y avait plus de question à résoudre à son sujet, pas plus qu’au sujet d’Abraham. Il avait été depuis longtemps le père désigné, comme elle fut ensuite la mère désignée. Malgré tout, Abraham, pour des raisons qui tiennent à lui, est coupable une fois de plus de nier la relation. Qu’est-ce que l’homme ? Frères bien-aimés, nous connaissons Celui qui, à un prix infini, a formé la plus étroite des relations avec nous ; or cette relation ne méritait rien moins que ce prix, et Lui ne reniera jamais cette relation. Qu’Il puisse avoir notre confiance inébranlable !

Mais Abimélec était manifestement consciencieux, et Dieu prit soin de lui, bien que la gravité de l’affaire ne fût pas affaiblie dans Sa pensée. Dieu fit connaître dans un songe ce qui en était vraiment de ces affaires, et qu’il ne devait pas toucher la femme de l’homme. « Il est prophète, et il priera pour toi » — un exemple des plus instructifs de la manière dont Dieu tient à Ses principes. Il honorera Abraham même devant Abimélec, quoiqu’Il eût à agir en discipline avec Abraham. Peut-être Abimélec était prêt à dire : « Comment Abraham peut-il être prophète, un homme qui ment en reniant sa propre épouse ? » Néanmoins, Dieu a dit « il est prophète » ; or nous pouvons être assurés de ce que le Seigneur n’a aucunement retenu la bouche d’Abimélec d’exprimer une réprimande sévère, quand il dit à Sara : « Voici, j’ai donné mille [pièces] d’argent à ton frère ; voici, cela te sera une couverture des yeux pour tous ceux qui sont avec toi, et avec tous les autres. Ainsi elle fut reprise » (20:16) (*). Quel voile Abraham avait-il été pour sa pauvre femme ! Il aurait mieux fait d’acheter un voile pour elle avec les mille pièces d’argent. C’était une condamnation cinglante, — certes une réprimande adressée à Sara, mais combien a-t-elle dû piquer au vif Abraham ! La Bible a enregistré le péché du père des fidèles pour le bien de tous les enfants. Où était la fidélité d’Abraham maintenant ? Dieu a d’abord pris soin que sa foi ne défaille pas. Que le péché soit un avertissement pour nous, et que la grâce fortifie aussi notre foi !

(*) Il y a ici une certaine difficulté de traduction avec de notables variations selon les traducteurs.

11 - Genèse 21

Le chapitre 21 présente la scène finale de cette série. L’enfant et héritier de la promesse est donné ; l’enfant de la chair est chassé. Maintenant tout est réglé selon Dieu. Tout ce qui n’est pas en accord avec Sa grâce et qui avait été malgré tout accepté, doit disparaître. Agar, l’esclave, doit partir, et l’enfant qui n’était pas de la promesse doit s’en aller. L’Éternel ne peut plus tolérer que l’enfant de la chair soit avec Isaac et Sara dans la maison d’Abraham.

Il est remarquable que, tandis que la bonté de Dieu ne manque pas de prendre soin d’Agar, Ismaël aussi, dans Sa providence, est celui par lequel la scène entière s’achève.

Abimélec arrive, cherchant une alliance avec l’homme même dont la défaillance devait l’avoir surpris et scandalisé quelque temps auparavant. Abimélec, avec Picol le chef de son armée, reconnaissent que Dieu est avec Abraham dans tout ce qu’il faisait, et Abimélec l’adjure de se montrer favorable à sa race, et il se retrouve maintenant blâmé pour le tort commis par ses serviteurs. En bref le roi Gentil aspire à la faveur et à la protection d’Abraham, qui « planta un tamarisc », comme il nous est dit ici « à Beër-Shéba ; et là il invoqua le nom de l’Éternel, le Dieu d’éternité ». Il est donc clair que nous voyons ici l’héritier du monde introduit en figure. Il ne s’agit pas encore d’introduire des relations plus profondes ; néanmoins c’est l’héritier non seulement de la terre de Palestine, mais aussi du monde, qui est mis sur la scène. En conséquence l’Éternel nous est présenté dans un caractère qui n’avait pas été mentionné jusque là, celui de Dieu d’éternité (El-olam). Cette scène termine de manière appropriée la série, et nous ramène à un autre type du jour millénaire. C’est alors que les nations rechercheront la protection des fidèles ; c’est alors que l’Éternel se montrera le Dieu des siècles, Celui qui garde et bénit le vrai héritier ; c’est alors que les prétentions de la chair et de la loi seront à tout jamais mises de côté, et que les promesses auront leur effet complet à la gloire de Celui qui les a données. Ceci forme de nouveau une conclusion, semble-t-il, d’une manière similaire à celle de la section précédente. Nous sommes transportés en avant vers le jour millénaire.

12 - Genèse 22

Après cela, un ordre de choses encore plus profond commence, où on voit nettement briller la lumière de Dieu, on pourrait presque dire, à chaque pas. Nous contemplons ici un type en comparaison duquel presque tous les autres, même dans ce précieux livre, peuvent être considérés comme peu de chose. C’est l’ombre d’un amour tel que Dieu Lui-même ne peut rien trouver qui le surpasse, si même Il trouvait quelque chose à quoi le comparer. C’est l’image choisie pour figurer Son propre amour, et cela non seulement dans le don, mais dans la mort de son Fils, qui a daigné être pour nous aussi l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Une scène à la fois si simple et pourtant si profonde ne demande que peu de commentaires, et nous n’en ferons guère sur ce qui est de façon heureuse pour tous les chrétiens le type le plus familier de tous les types, — et en même temps, du point de vue moral, c’est un appel sans égal adressé à nos cœurs. N’oublions pas que ce fut une épreuve très réelle de la foi d’Abraham, en plus d’être une manifestation si précieuse de l’amour même de Dieu. Car si Isaac fut épargné du coup auquel Abraham le vouait entièrement, dans la confiance que Dieu le ressusciterait pour réaliser la lignée de la promesse, néanmoins le type de la mort comme sacrifice a été entièrement concrétisé par la substitution du bélier retenu dans un buisson et immolé par le père. Suit alors, fondé sur cette mort, le serment de l’Éternel dont l’apôtre Paul fait un usage si frappant dans l’épître aux Galates, où il fait ressortir le contraste remarquable entre la semence et les semences. Avec la semence qui est Christ, où le nombre n’est pas exprimé, nous avons la bénédiction des nations, alors que, quand nous entendons parler de la semence aussi nombreuse que les étoiles et le sable, la connexion est incontestablement avec la suprématie des Juifs sur leurs ennemis. On peut facilement le voir dans toute sa force en examinant de près le passage. « J’ai juré par moi-même, dit l’Éternel : Parce que tu as fait cette chose-là, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, certainement je te bénirai, et je multiplierai abondamment ta semence comme les étoiles des cieux et comme le sable qui est sur le bord de la mer » (22:17a). Ici, c’est expressément la semence nombreuse ; or qu’est-ce qui suit ? Y a-t-il une promesse de bénédiction pour les nations ici ? Au contraire, c’est une espérance proprement juive : « ta semence possédera la porte de ses ennemis » (22:17b). Est-ce la place particulière de Christ ? Est-ce Sa relation avec nous maintenant d’entre les Gentils ? Tout le contraire. Cela reste à réaliser quand Il règnera en tant que le Chef d’Israël, et qu’Il leur donnera pouvoir et domination sur leurs ennemis. Ce sera tout à fait juste dans ces jours-là.

Mais qu’en est-il de ce que l’apôtre cite, et dans quel but ? Ce n’est plus le même but, et le verset suivant est d’une nature totalement différente : « Et toutes les nations de la terre seront bénies en ta semence » (22:18). La force de l’argument de l’apôtre est que, lorsque le passage cité ne parle pas de nombre, mentionnant seulement « ta semence » en tant que telle, alors il y a l’assurance de la bénédiction des Gentils. Inversement, là où il parle de la semence multipliée selon les images très frappantes de nombres incalculables, l’Éternel promet l’exaltation terrestre et la puissance des Juifs sur leurs ennemis, — une bénédiction en contraste avec celle de l’évangile et avec l’argument développé dans les Galates. C’est cette distinction que l’apôtre applique à ce sujet avec une telle profondeur de perspicacité. La conclusion est évidente. Les Galates n’avaient pas besoin de devenir des Juifs pour obtenir la bénédiction. Pourquoi alors devraient-ils être circoncis ? Ce que Dieu leur donne dans l’Évangile et qu’ils avaient reçu par la foi, c’est Christ, mort et ressuscité, comme le fut Isaac en figure (cf. Heb. 11:17-19). Quant à cette semence, il n’est pas parlé de plusieurs, mais d’une seule : cette semence garantit la bénédiction des Gentils en tant que Gentils. Ainsi, lorsque Dieu parle de la semence d’Abraham sans question de nombre (22:18), cela concerne la bénédiction des Gentils. C’est ce dont nous avons vraiment besoin, et que nous avons en Christ. Bientôt il y aura la semence nombreuse mentionnée au verset 17. Ce sera les Juifs ; la nation élue possédera alors la porte de ses ennemis. Je ne peux rien concevoir de plus admirable en soi, ou de plus complet comme réfutation des Judaïsants qui auraient volontiers compromis l’Évangile, et fait sombrer les Galates dans la position de simples païens regardant à leurs supérieurs juifs en cherchant la circoncision après avoir eu un Christ ressuscité. Mais la vérité est que les deux sont divins : le fait de l’Ancien Testament, et le commentaire du Nouveau Testament. Et, si le fait lui-même était déjà très frappant, l’application par l’apôtre n’en est pas moins profonde.

13 - Genèse 23

En Genèse 23 un autre événement instructif se présente à nous. Ce n’est pas la mort d’Agar, qui représente l’alliance de Sinaï ou alliance légale : on aurait pu s’attendre à un type de ce genre, et on aurait tous pu le comprendre. Mais ce qui est merveilleux est qu’après la figure du fils conduit comme un sacrifice sur le mont Morija, et finalement ressuscité (la mort et la résurrection de Christ, comme l’apôtre Paul lui-même l’explique dans l’épître aux Hébreux), nous avons la mort de Sara, de celle qui représente la nouvelle alliance, non pas l’alliance de la loi mais celle de la grâce. Et quelle est la signification de ce type, et où trouve-t-il sa contrepartie dans les voies de Dieu quand nous pensons à l’antitype ? La réponse est certaine, et également claire. La véritable clé, nous l’avons en main ; elle se trouve dans les Actes des Apôtres, pour ne pas parler d’autres passages de l’Écriture. Quand l’apôtre Pierre se tint devant les hommes d’Israël et qu’il rendit témoignage de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus, le vrai Isaac, que leur dit-il ? Ceci : que s’ils voulaient par grâce se repentir et être convertis, Dieu ferait certainement venir ces temps de rafraîchissement dont il avait parlé par la bouche de tous Ses saints prophètes depuis le commencement du monde. Il ajouta qu’ils étaient les enfants, non seulement des prophètes, mais de l’alliance que Dieu avait faite avec les pères, en disant à Abraham, « et en ta semence toutes les familles de la terre seront bénies » (Actes 3:18-25).

Voilà la réponse cherchée. Car d’après ceci, Pierre présentait que Dieu était prêt à introduire la bénédiction de la nouvelle alliance, si par grâce ils courbaient leur cou roide devant le Seigneur Jésus. Mais ils ne voulurent pas écouter : ils rejetèrent le témoignage, et finalement mirent à mort l’un des plus brillants témoins. En fait, l’incrédulité quant au témoignage du Saint-Esprit fondé sur la mort et la résurrection du Christ était complète ; et en conséquence, cette présentation de l’alliance avec Israël disparut complètement. C’était l’antitype de la mort de Sara, le retrait pour le moment de tout ce genre d’offre d’alliance avec Israël. Nulle part après, nous n’entendons parler du renouvellement de cette offre. Sara ressuscitera sans aucun doute, et ainsi la nouvelle alliance apparaîtra quand Dieu travaillera dans le peuple juif au dernier jour. Mais en attendant, la présentation de l’alliance à Israël, comme ce que Dieu était prêt à introduire là et alors, ce qui était alors l’offre faite par grâce, — cela est perdu complètement de vue, et quelque chose de nouveau prend sa place.

14 - Genèse 24

Il en est ainsi ici. Immédiatement après la mort et l’ensevelissement de Sara une nouvelle personne apparaît devant nous, un autre objet distinct de ce que nous avons vu : de quoi s’agit-il ? Il s’agit de l’introduction d’une personne dont on n’avait jamais rien entendu, appelée à être l’épouse d’Isaac, le fils de la promesse, en figure mort et ressuscité. Il n’est plus question de relations d’alliance. On n’avait pas pensé à l’appel de Rebecca auparavant ; c’est un élément complètement nouveau dans l’histoire.

Par ailleurs, nous avons encore le type, qui nous est si familier, celui d’Éliezer, le serviteur fidèle de tout ce que le père avait, qui devient maintenant l’exécuteur des nouveaux propos de son cœur, qui va chercher l’épouse en Mésopotamie. Car à la fois aucune fille de Canaan ne pouvait être mariée au fils d’Abraham, et en même temps, Isaac ne devait pas quitter Canaan pour la Mésopotamie : Éliezer devait amener l’épouse, si elle le voulait bien, mais Isaac ne devait pas y aller. L’insistance à ce sujet est extrêmement forte, et je dois donc attirer votre attention sur sa signification typique. Le serviteur imagine une difficulté : supposons qu’elle ne soit pas disposée à venir : Est-ce à Isaac d’aller vers elle ? « Et Abraham lui dit : Garde-toi d’y faire retourner mon fils ». Quand l’Église est appelée pour être l’épouse de Christ, Lui reste exclusivement dans les lieux célestes. Il n’a rien à faire avec le monde lorsque l’Église est en train d’être rassemblée d’entre les Juifs et les Gentils. Lui ne quitte pas le ciel, ni ne vient au monde pour avoir des associations avec la terre, tant qu’il est question de former la future mariée, la femme de l’Agneau. En rapport avec l’appel de l’Église, Christ est exclusivement céleste. C’est le même Isaac, qui avait été sous la sentence de mort par sacrifice. Comme Isaac est ressuscité en figure et ne doit en aucun cas aller de Canaan vers la Mésopotamie pour avoir Rebecca, ainsi aussi Christ ne doit avoir que des associations célestes, et aucune avec le monde, tant que l’appel de l’Église est en cours. L’ignorance de ceci, et, encore plus, l’indifférence à son égard quand cela semble connu, rendent nécessairement le chrétien mondain, — tandis que la communion avec Christ là où Il est, nous rend occupés du ciel. Cela montre pourquoi toute position qui nous connecte nécessairement au monde ne peut être qu’irrémédiablement fausse. Le seul moyen sûr pour les chrétiens de décider correctement toute question, c’est de déterminer à partir de la parole de Dieu sa portée sur Christ et sur Sa gloire. Quand Christ a Ses associations avec le monde, nous pouvons y avoir aussi notre place ; si Christ est entièrement en dehors du monde, comme c’est manifestement le cas maintenant qu’il est au ciel, nous devons alors l’être nous aussi. Juger et marcher selon Lui est ce que nous faisons bien de cultiver.

N’appelez jamais mondanité le fait de s’acquitter correctement de votre devoir ici bas. L’esprit mondain se trouve partout où le monde ou les choses du monde nous occupent en tant qu’objet, plutôt que plaire au Seigneur et faire Sa volonté ici-bas. Ce n’est pas tant ce que vous faites qui est si important, mais plutôt la communion avec Sa pensée ; ce peut être en apparence le travail le plus saint, mais s’il lie Christ et Son nom avec le monde, c’est seulement se tromper et être d’autant plus un jouet dans les mains de l’ennemi. Mais, d’autre part, en supposant que ce qu’on fait est en relation avec le monde, il peut s’agir de l’acte le plus ordinaire, et pourtant être aussi éloigné que possible de la mondanité, même si ce n’est que cirer des chaussures. Il est à peine nécessaire de dire que la puissance du christianisme peut être goûtée dans le cœur et les voies d’un cireur de chaussure aussi véritablement que partout ailleurs. Tout ce qui est en dehors de Christ ne préservera pas, et ne peut que porter l’empreinte du monde ; inversement, l’efficacité de Christ est si grande que si mon cœur est fixé sur Lui, et que je cherche ce qui est approprié pour Lui à la droite de Dieu, nous devenons vraiment des témoins de Lui ; et si nous sommes réellement occupés avec Lui là-haut, cette occupation donnera assurément un cachet céleste à ce que nous faisons, et conférera la dignité la plus vraie et la plus haute, quoi que soit ce que nous faisons.

Ce n’est pas mon propos maintenant d’entrer dans les détails de ce chapitre. J’en ai dit assez pour montrer le principe général : d’abord, la nouveauté et le caractère sans précédent de ce qui concerne Isaac et Rebecca. Ce n’était pas la simple continuation de ce qui était déjà connu, mais une chose nouvelle, faisant suite non seulement au sacrifice typique à Morija, mais aussi à la mort de Sara. C’est une chose heureuse quand la vérité de Christ illumine des chapitres consécutifs de l’Ancien Testament. Nous savons, hélas, ce que c’est que d’avoir de l’incertitude et de l’insatisfaction en présence de la parole écrite, alors qu’elle est vraiment simple pour les simples. Encore une fois, il y a la disparition de tout ce qui a à faire avec des alliances. Combien nous avons nous-mêmes été longtemps dans la confusion dans toutes ces choses ! Sara est morte et disparue pour ce temps-là. Puis l’épouse est cherchée et appelée, et elle vient ; car il est question d’une épouse, non d’une mère. Encore une fois, nous avons dans Éliezer le type de l’Esprit de Dieu, marqué par ceci, à savoir le cœur qui s’épanche vers le Seigneur à la fois dans une entière dépendance et dans la louange d’un cœur simple quand il reçoit la réponse rapide et sans équivoque de Sa grâce. Éliezer tenait sa mission d’Abraham : ainsi l’Esprit est envoyé de la part du Père pour une mission d’amour dans l’Église. En conséquence, la prière et l’adoration conviennent aux membres du corps de Christ, et doivent aller de pair avec l’intelligence du propos de Dieu, de la même manière que la prière d’Éliezer était entièrement fondée sur l’objet qu’avait en vue celui qui l’avait envoyé. Il avait demandé beaucoup et avec hardiesse au sujet de l’épouse, et rien d’autre ne l’a détourné de ceci qui était ce qui lui tenait le plus à cœur.

C’est une bonne chose pour les hommes dans un monde mauvais que d’être remplis d’entreprises pour faire le bien ; mais voilà quelqu’un qui, avec la plus grande simplicité, savait qu’il faisait ce qu’il y a de mieux, et c’est ce que nous devrions aussi faire. Le meilleur de tous les services, servir la gloire du Père dans le Fils qui va avoir l’Église comme Son épouse — voilà qui mérite qu’on vive ou qu’on meure pour — si c’est la volonté de Dieu qu’entre temps nous nous endormions, plutôt que d’attendre la venue du Seigneur. Ce n’est pas simplement chercher le salut des pécheurs, mais c’est faire Sa volonté en ayant directement en vue Christ et Son amour, et en conséquence ce sera non seulement accompagné de prière, mais le caractère de ce qui est en vue marquera naturellement cette activité. C’est le chapitre de la Genèse où l’on trouve le plus de prière, et en outre où l’on trouve le plus nettement le cœur tourné vers l’Éternel en adoration. Ces deux choses devraient caractériser le chrétien et l’Église, maintenant que Christ, le Fils de Dieu, est mort et ressuscité, et que par la foi nous jouissons des immenses résultats — la prière et l’adoration, mais la prière et l’adoration à l’unisson avec le propos de Dieu dans l’appel de l’épouse, l’Église ; non pas simplement de l’action isolée, bien qu’elle puisse avoir sa place et être la plus vraie pour des besoins spéciaux. Encore une fois, le grand trait caractéristique devrait toujours être celui-ci : que Dieu ait fait entrer nos cœurs dans Son propre secret sur ce qu’Il fait pour Christ. Il nous a donné de savoir où est Christ, et de connaître ce que Celui qui daigne être ici-bas le chargé d’exécution (l’Esprit) fait pour Son nom dans ce monde. Par conséquent nos cœurs peuvent bien s’épancher en prière et en louange en relation avec cela, se tournant vers notre Dieu et Père dans le sentiment de Sa bonté et de Sa fidélité maintenant comme toujours. Le Nouveau Testament nous montre ce que l’Église a été et devrait être, et aucun chapitre de la Genèse ne le fait ressortir en type dans une forme aussi forte que celui-ci. Est-ce un accident, ou bien l’intention précise de Dieu que seulement ici il y ait, par le moyen de ces incidents, l’image de l’attente de l’épouse, et de la confiance dans l’amour de quelqu’un qui n’est pas encore vu, et l’image de la sortie à la rencontre de l’époux ?

15 - Genèse 25

Enfin, nous avons le ch. 25 qui termine l’histoire d’Abraham, avec sa relation de père avec certaines tribus d’Arabes, qui, étant de sa souche, se mélangèrent avec les Ismaélites. Ces fils, contrairement à Isaac, reçurent des présents et furent renvoyés. Isaac doit être laissé comme héritier incontesté de tout, et il demeure pour toujours comme fils dans la maison du père. Les propos de l’amour sont centrés sur lui ; de même que l’héritage était à lui dans son étendue la plus large.

Mais ce sera tout pour ce soir. Bien que parfaitement persuadé qu’une esquisse rapide ait ses inconvénients, je suis également assuré qu’elle a ses avantages propres. Il est bon pour nous d’avoir une vue large et complète, et il est également bon, une fois qu’on possède cette vue, de la compléter par les détails. Mais nous n’approcherons jamais d’une intelligence claire et complète de l’Écriture, si nous négligeons la vue d’ensemble sans chercher les détails, ou l’inverse. La grâce seule, par l’Écriture utilisée avec foi, peut donner et maintenir les deux à la fois pour nos cœurs, à la louange du nom du Seigneur.