Philippe Laügt
Décembre 2002
Plan de lecture :
1 - Manifestations de la gloire de l’Éternel avant Ézéchiel
2 - Manifestations de la gloire de l’Éternel dans le livre d’Ézéchiel
3 - Début du ministère d’Ézéchiel — Encouragements qu’il reçoit
5 - Service et relation personnelle avec Dieu
8 - Attitude avant de commencer le service
9 - La gloire de l’Éternel dans la vallée
10 - Actions symboliques d’Ézéchiel
11 - La main du Seigneur sur le prophète
12 - Les idoles — L’Éternel voit et montre ce qu’on cache
12.1 - Un fils de fidèle — L’apostasie croissante
13.2 - Lenteur du départ de la gloire
13.4 - Encore la pensée du retour
13.5 - La colère au dernier terme
14.1 - Le retour de la gloire au ch. 43
14.2 - Il donne la grâce et la gloire
14.3 - Les sacrificateurs s’approchent
15 - La gloire de Dieu en Jésus Christ
La manifestation visible
de la gloire de Dieu dans
certaines circonstances avait pour but de revendiquer Son
honneur
et de faire briller Sa
majesté
devant son peuple. Elle était le
rayonnement de son Être, le faisant connaître au milieu des hommes, comme le
Juge de tous (Héb. 12:23). Cette gloire siégeait
habituellement sur
le
propitiatoire
, ombragé par des
chérubins, dans le Lieu Très-Saint.
Elle apparaît, pour la
première
fois,
quand
Dieu donne la
Manne
, figure de Christ (Jean 6:31-35), pendant
qu’Aaron parlait à toute la congrégation des fils d’Israël (Ex. 16:10). Mais
nous désirons citer d’autres occasions :
Sur le Sinaï
, au moment où Dieu va donner Sa
Loi
.
La gloire de l’Éternel demeure sur cette montagne, elle est couverte par la nuée
pendant six jours. Le septième jour, l’Éternel appelle Moïse du milieu de la
nuée. La gloire était comme
un
feu
dévorant
, au
sommet de la montagne, aux yeux du peuple d’Israël (Ex. 24:16-17 ; Héb. 12:18-21).
Quand le
Tabernacle
est achevé (Ex. 40:34-35), « la
nuée couvrit la tente d’assignation et la gloire
de l’Éternel
remplit le tabernacle, et Moïse ne pouvait entrer dans la tente
d’assignation ». Cette manifestation a lieu en
grâce
.
Au moment où Aaron
offre
pour
la
première
fois
les offrandes tournoyées devant l’Éternel (Lév.
9:21), il entre d’abord avec Moïse dans la tente d’assignation. Puis ils en
sortent ensemble et bénissent le peuple. « Et la
gloire
de
l’Éternel
apparut
à tout le peuple, et le
feu
sortit de devant l’Éternel, et consuma sur l’autel l’holocauste
et les graisses
,
et tout le peuple le vit, et ils poussèrent des cris de joie et tombèrent sur
leurs faces » (Lév. 9:23-24). C’était aussi une
apparition en
grâce
.
Mais, quand les espions font un
rapport
mensonger
sur le pays, pourtant ruisselant de lait et de miel, que Dieu avait promis de
leur donner
, la gloire
de
l’Éternel
apparaît à tous
les fils d’Israël à la tente d’assignation (Nom. 14:10). La présence de la
gloire annonce ici que le jugement
de
Dieu
va tomber.
De même, lors de la rébellion
de Coré
, Dathan
, Abiram
et On
,
qui ont réuni contre Moïse et Aaron, « toute l’assemblée à l’entrée de la
tente d’assignation (Nom. 16:19-21) ; la
gloire
de
l’Éternel
apparaît ». Dieu parle à Moïse et à Aaron, disant : « Séparez
-vous
du milieu de cette assemblée et je les consumerai en un moment ». Ceux-ci
intercèdent : « Un seul homme péchera, et tu seras courroucé contre
toute l’assemblée ? ». Mais le
jugement
est
inéluctable, quoique tempéré par la grâce : en effet « Les fils de Coré ne
moururent pas » (Nom. 26:11).
Dans une autre occasion, toujours au désert, ayant soif, toute
l’assemblée s’attroupe contre Moïse et Aaron. Ils les accusent d’avoir amené la congrégation de l’Éternel dans le
désert pour la faire
mourir
(Nom. 20:2-5). Ces deux serviteurs
vont à l’entrée de la tente d’assignation et tombent sur leurs faces ;
Alors la
gloire
de
l’Éternel
leur
apparaît.
(Nom. 20:6). Dieu leur donne des instructions précises pour une nouvelle
réponse de grâce aux besoins de ce peuple ingrat.
Lors de la dédicace
du
Temple
de
Salomon
(2 Chr. 7:1-3), quand le roi eut achevé sa prière, le feu
descend du
ciel. Il consume
l’holocauste et les sacrifices, et la
gloire
de
l’Éternel
remplit la maison de l’Éternel (2 Chr. 7:1-3). Les
sacrificateurs ne pouvaient plus entrer dans le Temple. Tous les fils d’Israël,
voyant le feu
, et la gloire
sur la maison, se prosternent et
célèbrent l’Éternel.
Mais notre intention est de considérer un peu plus en détail
d’autres manifestations
de
la
gloire
, en
particulier dans le livre du prophète Ézéchiel.
Signalons d’abord certains passages que chacun peut comparer dans deux livres de portée prophétique, Ézéchiel et l’Apocalypse : Ézé. 1 et Apoc. 4 et 5 ; Ézé. 3:3 avec Apoc. 10:10 ; Ézé. 8:3 avec Apoc. 13:14 ; Ézé. 9 avec Apoc. 7 ; Ézé. 10 avec Apoc. 8:1-5.
Dès les premiers versets de son livre, nous apprenons qu’Ézéchiel
appartenait à cette famille très honorée de Tsadok.
Il était sacrificateur
, fils de Buzi. Comme
Jérémie, lui aussi sacrificateur, il va devenir prophète
. Jérémie poursuivra
son ministère à Jérusalem jusqu’à la destruction de la ville. Ézéchiel est
emmené en
captivité
, lors de la seconde
déportation, sous
le règne de Jéhoïakin (2 Chr. 36:10). Onze ans après,
la ville et le temple seront définitivement dévastés par le roi de Babylone.
Ézéchiel commence
à prophétiser cinq ans après cette
déportation du roi Jéhoïakin. Son ministère durera
vingt-trois ans environ, au milieu des juifs exilés sur les bords du fleuve Kebar, en Mésopotamie, dans le pays des Chaldéens. Quels
devaient être les sentiments de ce sacrificateur pieux, arraché
au
service du temple ? Pour lui, plus que pour beaucoup d’autres captifs, cet
exil brutal changeait
entièrement l’orientation de sa
vie
de sacrificateur. Jusqu’alors elle semblait devoir se dérouler paisiblement,
dans la Maison de Dieu ! Les plans chéris de nos cœurs ne s’accomplissent
pas toujours. Au lieu de se déclarer frustrés, soyons assurés que Dieu se
propose de nous faire du
bien
à
la
fin
(Job
17:11 ; Deut. 8:16).
Hélas, Ézéchiel devra en outre constater que le
jugement
de
Dieu
ne
produit aucun travail salutaire
chez ses
compatriotes ! (Jér. 2:30). Pourtant le
ministère qu’il a reçu de l‘Éternel pourrait réconforter
ces pauvres
rescapés dans leur
détresse
. Dieu accorde à Ézéchiel des
encouragements peu communs. Il le fortifie
en lui accordant, à plusieurs
reprises, de contempler
Sa
gloire
. Malgré son humiliation
et ses épreuves, ces visions
l’amènent à adorer.
Il tombe alors
sur sa face devant l’Éternel (Ézé. 1:28 ; 3:23 ;
9:8 ; 43:3 ; 44:4). Il est, le
seul
prophète de l’Ancien Testament duquel il est dit que les cieux
lui
furent
ouverts
(Ézé. 1:1).
Chaque
croyant
a besoin de connaître toujours
mieux la gloire
, la puissance
, l’amour
et la sagesse
de Dieu. Il est alors rendu capable de rendre un bon témoignage vis à vis de
son entourage, avec une énergie
spirituelle
renouvelée
(Éphés. 3:16). S’il se montre dépendant
, le Seigneur
peut se servir de lui, pour
réaliser sa
volonté,
toujours
bonne
et
agréable
et
parfaite (Rom. 12:2).
Il y a une relation évidente entre la lettre
que Jérémie
a envoyé aux captifs transportés à Babylone et le début
du ministère d’Ézéchiel
(Jér. 29:8). Jérémie leur exprime, de la part de l’Éternel,
des pensées de paix et non de mal. Il cherche à les consoler, à les encourager
et leur fait de touchantes promesses. Il les exhorte à chercher la paix de la
ville où Dieu les a transportés et à prier pour elle.
Dès le début du livre d’Ézéchiel, on apprend qu’il a eu une
vision extraordinaire du trône du gouvernement de Dieu. Elle lui a été apportée
par un vent du Nord soufflant en tempête. Cette manifestation de la gloire de
Dieu, appelée en Hébreu la Shekinah
, rappelle
à Israël toute la majesté divine (Deut. 5:24). Mais
elle ne permet pas à Ézéchiel d’avoir une vue guère plus détaillée que celle
des anciens montés sur la montagne (Ex. 24:10 ). Au
milieu du feu
et de l’airain
brillant, image de la justice divine
et du jugement (Ps. 13:8-13 ; Hab. 3 ; Jér.
4:12-13), le prophète aperçoit « la ressemblance de quatre
animaux »
fantastiques (Ézé. 1:5). En fait, il s’agit de
chérubins
, gardiens
de la sainteté de Dieu et agents exécuteurs
de ses décrets (Ézé. 10:18-22).
Sept cent ans plus tard, Jean
, un autre captif, alors
qu’il est dans l’île de Patmos, « pour la Parole
de Dieu et pour le témoignage de Jésus » aura une vision comparable, mais
beaucoup plus
précise
. Au milieu du trône et des quatre animaux,
il verra un Agneau, qui se tenait là, comme
immolé
. (Apoc. 5:6-8) Entre le moment de la vision d’Ézéchiel et de
celle de l’apôtre, Dieu
a
été
manifesté
en
chair
.
L’Agneau de Dieu a été vu sur les bords du Jourdain. À
la Croix, il a ôté le péché du monde. Désormais le voile est déchiré, et le
racheté, entrant dans le lieu très-saint, peut
contempler Christ.
Mais ici, au début de ce livre d’Ézéchiel, la description du trône
de
Dieu
et du
char
de
son
gouvernement
reste encore fort imprécise. Le prophète voit, au
-dessus
de
l’étendue
, sous l’aspect d’une pierre de saphir, « la ressemblance
d’un
trône »
, et sur ce trône, « comme l’aspect d’un
homme
, au-dessus en haut, entouré de gloire » (Ézé.
1:27). Tout ceci met toutefois en évidence la
gloire
de Celui qui
est la pleine et définitive révélation de Dieu. C’est une anticipation du
Seigneur Jésus Christ, de son exaltation sur le Trône ,
avec, entre ses mains, le
gouvernement
et le
jugement
.
Les chérubins de gloire (Héb. 9:5) ont
quatre
faces (symboles des attributs divins de majesté, de puissance, de
rapidité et de sagesse ). Ce sont aussi
des
figures du Seigneur Jésus, en relation ici avec le jugement
. Il en est
de même dans Apocalypse 6 et 15:7.
L’ensemble
de la vision évoque un
char
fantastique
, dont les
roues
sont particulièrement effrayantes
.
Elles vont et viennent inlassablement, mais de façon ordonnée
, sur la
terre. Les événements sont dirigés par
l’Esprit
de
Dieu
,
et non par le
hasard
, comme le prétendent les incrédules. Toutes
choses sont gouvernés
par la
volonté
et le
propos souverain
d’un Homme, maintenant dans
la
gloire
.
La vision est complétée « par une splendeur tout autour,
comme l’aspect de l’arc
qui est dans
la
nuée
en un
jour de pluie » (Ézé. 1:28). Cet arc-en-ciel, apparu
après le déluge, comme le signe que Dieu ne détruirait plus la terre par les
eaux, est la preuve assurée que la grâce
se déploiera, quand
l’accomplissement des temps sera venue. Ézéchiel
comprend qu’il voit « l’aspect de la ressemblance
de
la
gloire
de
l’Éternel
» (Ézé.
1:28). Il voit, il tombe sur sa face, et il entend une
voix
qui
lui
parlait
. Ce n’est pas la voix d’un chérubin (alors que dans
l’Apocalypse, les chérubins parlent).
Pour la première fois, Ézéchiel est appelé : fils
d’homme
.
Il le sera au moins une centaine de fois dans ce livre. Ce nom met en évidence
le contraste entre la faiblesse
totale
du prophète et la toute
-puissance
de Dieu qui veut bien se servir de lui en faveur de son peuple, abaissé et
humilié.
Quand Dieu appelle quelqu’un à son service, il établit une
relation personnelle
avec lui.
Voyez, par exemple, Moïse. Il paissait son troupeau au désert de
Madian. Il est brusquement attiré par un buisson en flammes, qui pourtant ne
se consumait
pas
. Dieu veut lui faire comprendre l’étendue de sa
grâce envers son Peuple. Il lui dit ensuite : « Viens, et je
t’enverrai vers le Pharaon et tu
feras
sortir
hors d’Égypte
les fils d’Israël » (Ex. 3:1-6, 10 ; Act. 7:30-35).
Le jeune Ésaïe, aussi, est soudain
devant le Dieu très-saint, assis sur un trône haut et
élevé. Une telle présence produit chez lui une profonde conviction de péché. Mais Dieu, dans sa grâce, pourvoit aux exigences de
sa propre
sainteté
. Alors, Ésaïe est
prêt à répondre à l’appel divin : « Me voici, envoie-moi » (És. 6:1-8).
Saul de Tarse est aveuglé, jeté à terre sur le chemin de Damas.
Tous ses compagnons ont vu aussi cette lumière éclatante, mais lui seul
entend une voix lui dire : « Je suis Jésus que tu
persécutes » (Act. 9:3-6 ; 1 Cor. 9:1). Il ne
sera pas désobéissant à la vision céleste (Act. 26:16).
Il demande : « Que dois-je faire, Seigneur » (Act. 22:10).
Ici la gloire
de
l’Éternel
apparaît à Ézéchiel
sous un
aspect
judiciaire
. Avec quels accents, il parlera
désormais du jugement divin qui va s’abattre sur un temple rempli d’idoles, et
soulignera la terrible culpabilité de Jérusalem. La gloire
et le
jugement
sont des pensées maîtresses du ministère de ce prophète.
Cette vision grandiose et terrifiante de la gloire de Dieu, au
bord du fleuve Kebar, restera
gravée
dans l’esprit d’Ézéchiel. Il délivrera son message de la part
de l’Éternel
.
Chaque racheté du Seigneur est appelé à parler aussi « comme oracle de
Dieu » (1 Pier. 4:11) et chacun de ceux qui
l’écoutent à recevoir ce message de
la
part
du
Seigneur
.
Dieu veille à fortifier Ézéchiel. Son nom a cette signification.
Il va le nourrir
avant tout de ses
paroles
(Ézé. 3:1-2) : « Fils d’homme, toutes les paroles
que je te dirai, reçois
-les
dans ton cœur ,
et écoutent
-les
de tes oreilles ». (Ézé.
3:10). Chaque serviteur du Seigneur a besoin que la Parole habite
richement en Lui (Col. 3:16).
Le front d’Israël est dur.
C’est un rebelle
, à la
face impudente, au cœur obstiné
(Ézé. 2:3-6).
Mais
Ézéchiel va recevoir l’énergie nécessaire
pour résister
à cette opposition : « J’ai rendu ton front comme un diamant, plus
dur qu’un roc. Ne les crains pas » (Ézé.
3 :
8-9
; És. 50:7
et
Luc
9 :
51).
Il doit résister
en particulier à l’activité des faux
prophètes qui incitent les captifs à la rébellion
et parlent, à tort, d’un
prompt
retour
dans leur pays. Mais si le serviteur n’accepte pas
de souffrir
, il laisse l’ennemi lui arracher sa couronne (Jac. 1:12 ; Apoc. 2:10) !
Il n’y
avait plus
d’espoir
pour Jérusalem.
Tel était le message, sévère et douloureux, qu’Ézéchiel avait la responsabilité
de transmettre aux captifs.
On peut se demander où se trouvait la
gloire
qui
avait autrefois rempli,
de façon si remarquable, le
temple
, au début du règne de Salomon ? (1
Rois 8:10-11).
Demeurait-elle encore en Sion, où un service sacerdotal
de pure forme subsistait ? Pouvait-elle
rester dans
le
temple
, alors que l’impiété
était à son
comble ? Certes, Dieu, dans sa
grande
patience
, avait
supporté pendant longtemps les péchés de Jérusalem, la ville où Il avait mis la
mémoire
de son Nom ! Mais sa
sainteté
pouvait-elle cohabiter
avec de si grandes
abominations
? (Ps. 93:5).
Quel déclin depuis le temps où Ésaïe
avait été appelé à servir ! (És. 6:8). Les pans
de la robe du Seigneur remplissaient alors le
temple
, et les
séraphins
(les ardents)
se tenaient au-dessus de Lui (És. 6:1-3). Mais dans ce premier chapitre d’Ézéchiel, le
temple n’est même pas
mentionné
!
Si l’on poursuit la lecture de ce livre d’Ézéchiel, on voit,
dans les onze premiers chapitres, la
gloire
s’en
aller
peu
à peu, comme à
regret
. Ensuite son
retour,
encore futur,
à l’époque où nous vivons, est décrit dans les chapitres 39 à 44. Ce retour
correspond au moment où s’établira, sur la terre, la bénédiction de la période
millénaire.
L’Éternel annonce à son serviteur
qu’il l’établit comme sentinelle
, mais il l’avertit que la maison
d’Israël ne
voudra
pas
écouter. Ézéchiel avertira mais en
même temps il prendra
part
au drame. Il devra leur dire « Ainsi
dit
le
Seigneur
l’Éternel
et cela « soit
qu’ils t’écoutent, soit qu’ils n’en fassent rien » ! (Ézé. 3:7, 11, 17).
Ce rôle de sentinelle est toujours très solennel. L’avenir de
tant d’âmes précieuses ne dépend-t-il pas pour l’essentiel des avertissements
qui leur sont ou non adressés ? (Ézé. 3:16-21 ;
33:1-9 ; És. 21:11-12). La sentinelle doit
veiller, être prête à
saisir
chaque
opportunité
et
à donner l’alarme sans
crainte
. C’était l’attitude de l’apôtre
Paul (Act. 20:26-27).
À la différence du temps actuel, où le Saint Esprit habite dans
le croyant, l’Esprit de Dieu entre
chez Ézéchiel (Ézé.
2:2 ; 3:24) et le transporte au milieu des captifs, à Thel
Abib. Le prophète entend derrière lui le bruit d’une
grande commotion (ou : d’un grand fracas), disant : Bénie
soit
de
son
lieu
la
gloire
de
l’Éternel
!
En fait il entend simultanément le bruit des ailes
des animaux qui
s’entre touchent l’une l’autre et le bruit des roues
auprès d’eux et le
bruit d’une grande
commotion
» (Ézé.
3:12-13). « La main
de
l’Éternel
était
forte
sur moi » déclare le prophète.
Parvenu auprès de ceux de la transportation, sur les bords de ce
fleuve Kebar « là où ils étaient assis, je
m’assis
stupéfait
, là au milieu d’eux, sept
jours
»
(Ézé. 3:13 ; Job 2:13 ; Ps. 137:1). Nous
vivons au milieu de ceux qui sont dans
l’ignorance
de
Dieu
.
Le Seigneur nous a délivrés, par son œuvre à la Croix, de la servitude (Luc 4:18-19 ;
Héb. 2:14-15). Cherchons à entrer dans les
difficultés
de ceux qui sont encore captifs de Satan, à saisir un peu mieux leurs
vrais
besoins
. Alors nous pourrons leur
apporter
l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui seul
peut leur donner
le vrai
bonheur (1 Tim. 1:11).
Mais, avant
de commencer son service et de
délivrer
son
âme
, en avertissant et le méchant
et le juste
(Ézé. 3:21), le prophète, après cette semaine de deuil, a
besoin d’abord
de se retrouver en présence de la gloire
de
l’Éternel
.
Il obéit à ce commandement : « Lève-toi, sors
dans
la
vallée
, et là
je
parlerai
avec
toi
»
(Ézé. 3:22). Le mot choisi, dans le texte original,
implique qu’il s’agit d’une vallée
profonde
, encaissée
et solitaire
.
Ce genre de vallée rappelle à nos cœurs celles que nous devons parfois
parcourir pendant notre vie (Ps. 23:4 ; 84:6). Le croyant aimerait plutôt
rester sur
la
montagne
. Là, à l’écart de l’agitation de ce
monde, ses pensées peuvent plus aisément, semble-t-il, s’élever
vers
Dieu. Ézéchiel, obéissant, est sorti dans la vallée, et « voici la
gloire
de
l’Éternel
se
tenait
là
, selon la gloire
que j’avais vu près du fleuve Kebar » (Ézé. 3:22-23). Il a dû être merveilleusement fortifié par
la contemplation de la ressemblance de la gloire de Dieu.
La vallée est souvent, dans l’Écriture, un lieu de pleurs
et d’humiliation
, mais elle est aussi parfois un lieu de bénédiction
,
si l’épreuve permise est traversée avec
Dieu : « Près
de Ton
cœur
, les pleurs même sont doux ». Un serviteur de
Dieu, qui suit cette
école
d’épreuve et de souffrance, peut mieux
sympathiser ensuite avec ceux s’y trouvent. Il est
mieux à même de les encourager (2 Cor. 1:3-4).
Aussi, dans les chapitres suivants, Dieu appelle Ézéchiel à être
lui-même l’exemple, par diverses actions symboliques, des épreuves que son
peuple allait connaître, à
cause
de
son
iniquité
.
« Ézéchiel sera pour vous un signe, selon tout ce qu’il fait, vous ferez.
Quand cela arrivera, vous saurez que je suis le Seigneur, l’Éternel » (Ézé. 24:24).
Mais la plus pénible de ses épreuves aura lieu le jour où Nébucadnetsar commence le siège de Jérusalem. Ézéchiel perd
sa
femme
, « le désir de tes yeux », sans même avoir le
droit de mener deuil sur elle ! (Ézé. 24:15-18).
Il lui faudra ensuite expliquer au peuple la signification
de son
étrange comportement. Par sa conduite, le prophète illustre ce que Dieu à
l’intention de faire « Voici, je profane mon
sanctuaire
, l’orgueil
de votre force, le désir de vos yeux, et l’affection de votre âme… vous ne
mènerez pas deuil… mais vous
vous
consumerez
dans vos
iniquités » (Ézé. 24:19-27 ; Marc 13:1-2).
En effet, certains d’entre eux seront la proie de la peste
ou de la famine
, d’autres de l’épée.
Tous leurs lieux seront
détruits et le peuple dispersé
. Le pays deviendra plus
désolé
que le désert de Dibla ! (Ézé.
6:1-7, 14). Tous ces châtiments avaient déjà depuis longtemps été annoncés dans
la Loi (Lév. 26:14 ; Deut.
28:14). Mais l’Éternel laissera
un
reste
, des réchappés,
dispersés au milieu des nations. Ils reviendront
vers
Lui
et
se
repentiront
de leurs péchés (Ézé.
8-10).
Quatorze mois environ s’écoulent. Soudain, expression qui revient sept fois dans ce livre : 1:3 ;
3 :14 et 22 ; 8:1 ; 23:22 ; 37:1 et 40:1, la
« main
du
Seigneur
», tombe
sur le prophète, au moment même
où les anciens de Juda venus l’écouter, (mais dans quelles dispositions
d’esprit ? ) sont assis devant lui (voir Ézé. 8:1 ;
14:1 ; 20:1-5 et surtout 33:30-32). Ézéchiel réalise que toute
sa
vie est sous
le
contrôle
de Dieu ! (Matt. 8:9). Chaque
croyant a besoin de faire la même expérience ! (Ps. 139:5).
Le prophète voit « une ressemblance comme du feu » et la
forme
d’une
main
le prend par les boucles de sa tête. L’Esprit l’élève entre la terre et les cieux et il est amené,
dans
les
visions
de
Dieu
, à Jérusalem (Ézé. 8:2-3).
Le prophète Élie a fait la même expérience (1 Rois 18:12 ; 2 Rois 2:16). L’Esprit du Seigneur a aussi transporté Philippe, pour les besoins de son service, sur un chemin désert, à la rencontre de l’eunuque de la reine Candace (Act. 8:39).
Ézéchiel est maintenant juste à l’entrée de cette porte
qui regarde vers
le
nord
(une des trois portes qui
permettent d’accéder au parvis
intérieur
). Il reçoit l’ordre de
lever les yeux vers le Nord et il voit « le
siège
de
l’idole
de
jalousie
, qui provoque
à la
jalousie », Des Juifs ont
osé
l’ériger à cet endroit-là, sans que personne
ne vienne la
détruire
,
comme autrefois Gédéon ! (Jug. 6:25-27)
Une idole avait déjà trouvé sa place, au
même
endroit,
du temps de Manassé (Ézé. 8:3 ; Ex. 20:4-5 ;
2 Chr. 33:7, 15). Comprenons que tout
ce qui porte atteinte à la souveraineté
de Dieu provoquera toujours,
à juste titre, sa
jalousie
(Ézé. 5:13 ; 2 Cor. 11:1-2).
Alors la
gloire
de
l’Éternel
apparaît
à Ézéchiel, exactement au
même
endroit.
Il la reconnaît
:
il l’a déjà vue lors de la vision dans
la
vallée
!
Mais c’est la
première
fois,
dans ce livre, qu’elle est
vue en relation avec
le
temple
. Dans cette enceinte
sacrée, d’où toute
souillure
aurait dû être exclue, justement du
fait de la présence de Dieu, Ézéchiel va voir encore de plus « grandes
abominations ». Quelle douleur pour le cœur divin : « Fils
d’homme, vois-tu ce qu’ils font pour
m’éloigner
de mon sanctuaire ? » (Ézé. 8:6).
Mais ce n’est qu’une
de leurs iniquités : le
prophète est ensuite conduit à l’entrée du parvis
et il entend cet
ordre : « Fils d’homme, perce le mur » (Ézé.
8:8).
Il obéit, trouve une porte, entre, et surprend soixante-dix hommes parmi
les anciens
du peuple se tenant dans
les
ténèbres (
Jean
3 :
19)
,
devant toutes sortes de reptiles
(figure constante de Satan) et de bêtes
exécrables
tracées sur les murs tout autour de leurs cabinets d’images personnels. Tout se
déroule au milieu d’une épaisse nuée d’encens, réservé
à Dieu seul (Ézé. 8:11-12 ; Ex. 30:37). Ils sont nombreux aussi
aujourd’hui à s’adonner au culte de Satan !
Dieu révèle au prophète ce qu’ils disent dans
leurs
cœurs
: « L’Éternel ne
nous
voit
pas
, L’Éternel a
abandonné
le pays » (Ézé. 8:12). Affirmation
insensée ! (Ps. 139:4) qui revient à nier l’omniscience
et
l
’omniprésence
de Dieu
. Ils imitent les païens qui considèrent les animaux comme des êtres
sacrés et leur rendant culte. Là encore, l’Éternel dit à son serviteur : As
tu vu
? Et il lui annonce qu’il verra encore
des choses plus
affreuses. Quand Dieu
dénonce
un mal devant les siens, Il éclaire
leur
conscience,
de sorte qu’ils puissent mieux comprendre
combien le péché porte atteinte à Sa gloire.
Au milieu de ces « anciens », officiait un certain Jaazania. C’était pourtant le
fils
du fidèle Shaphan. Autrefois, en réparant le temple, Hilkija avait retrouvé le livre de la Loi de l’Éternel.
Alors Shaphan
l’avait lu au roi Josias, qui
s’était humilié en comprenant à quel point ils s’étaient éloignés de la pensée
de Dieu. Un grand réveil avait suivi au milieu d’Israël (2 Chr. 34:8, 18).
Mais le
fils
de ce scribe pieux fait maintenant
partie des adorateurs de ces bêtes immondes. C’était une terrible évidence de l’apostasie
dans laquelle toute la nation avait sombrée !
Soyons sur nos gardes : la chrétienté suit aujourd’hui le
même
chemin
qu’Israël, et renie en
pratique
l’enseignement de la Parole de Dieu. Les ténèbres de l’idolâtrie
et de
la superstition
ont tout envahi. Quel terrible chemin descendant
avait été parcouru depuis le moment où Dieu avait commandé à Moïse d’assembler
soixante-dix anciens, pour porter avec lui, le
fardeau
du peuple
de Dieu (Nom. 11:16-17).
Ces images
sur
les
murs peuvent se comparer
aux fruits impurs produits par notre
imagination
, et secrètement
cultivés dans les coins obscurs, dans les « chambres secrètes » de
nos pauvres cœurs, devenus de véritables cabinets d’images.
Invités par l’Esprit de Dieu à visiter
notre
cœur
(Le repos : HR), le spectacle découvert glace d’horreur. À chaque pas
descendant dans ce sombre escalier en spirale, ces mots gravés défilent : Débauche, adultère, orgueil, avarice,
courroux, trahison, jalousie… Une foule qui, à l’infini, déroule ses anneaux.
Comment peut-on encore douter que vraiment
notre cœur ressemble à un
égout
?
« Si nos cœurs ne sentent pas ce qu’est le péché, Christ l’a senti , lorsqu’il a bu la coupe amère et qu’il a été fait péché pour nous » (JND).
Ce qui se passait dans le Temple donnait un aperçu de l’état
général
de la nation, asservie de façon effrénée au culte des idoles.
L’Éternel montre encore à son
serviteur des
femmes
en train de pleurer
une répugnante
idole, Thammuz
(l’Adonis des Grecs). Or
l’idolâtrie, se lie pratiquement toujours à l’immoralité
. Quelle
tristesse de voir des femmes appartenant
au
peuple
de
Dieu
pleurant sur une idole disparue !
Entre le portique et l’autel de l’holocauste ( !), Ézéchiel voit
aussi vingt-cinq sacrificateurs
apostats
, prosternés devant
le soleil levant, tournant
volontairement le dos
au temple. Ils rejetaient
ouvertement
l’Éternel et le culte qu’ils étaient censés Lui rendre.
Tout ce péché débridé remplissait le pays de violence (Ézé. 8:17) et provoquait l’Éternel à colère.
Terrible conséquence, la
gloire
allait
quitter
le
temple
. Il faudrait à nouveau s’écrier I-cabod,
mais ce serait pour une période beaucoup plus longue ! (1 Sam. 4:21-22 ; Jér. 7:1-15).
Les terribles maux de la Maison de Dieu sont ainsi exposés
.
Sommes-nous conscients
aujourd’hui et en
alerte
?
Toutes sortes de péchés, y compris l’idolâtrie, preuve concrète de l’abandon
de
Dieu
, se trouvent souvent même au milieu d’une assemblée
locale de chrétiens ? Lisons à cet égard les avertissements de Colossiens 3:5 et 1 Jean 5:21.
La vision de
jugement
qui suit (Ézé. 9) est étroitement
liée
à ce qui
précède. Six hommes, en fait ce sont des
anges
qui ont la charge
de la ville, « chacun avec son instrument de destruction à la
main, », quittent l’endroit où la gloire était apparue au chapitre 8, non
loin de l’idole qui provoque à la jalousie. Ils sont prêts à accomplir l’œuvre étrange
,
le travail inaccoutumé
de Dieu (És. 28:21).
Ils se tiennent à côté de l’autel d’airain, avec ordre de frapper
sans
pitié, en
commençant
par
le
sanctuaire
(Ézé. 9:2, 5-7).
En même temps « la gloire du Dieu d’Israël s’élève
au-dessus du chérubin
sur lequel elle se trouvait et vient sur le seuil
de
la maison » (Ézé. 9:3). Ainsi le jugement de
Dieu concerne d’abord sa propre maison (Ézé. 5:6-8 ;
1 Pier. 4:17). Les plus grands privilèges
se
lient à de plus grandes responsabilités
. Faute de juger nos péchés, Dieu
les jugera (1 Cor. 11:31).
Mais, par pure grâce, le principe d’un
résidu
fidèle
est clairement établi. Dans un temps aussi épouvantable, il y avait encore
à Jérusalem des personnes
pieuses
, comme Jérémie par exemple.
Il y avait un
septième
homme
, vêtu de lin
,
avec un encrier d’écrivain aux reins. Son rôle dans cette scène ? Marquer
au
front
d’un
Thau (la dernière lettre de l’alphabet hébreu — déjà le signe de la croix) les
hommes qui soupirent
et gémissent
devant toutes les abominations
qui se commettent dans la ville, de sorte qu’ils soient épargnés (Ézé. 9:4). C’est tout le contraire de ceux qui recevront la
marque
de
la
Bête
(Apoc.
13:17). Il représente, sous une forme mystérieuse, le Seigneur Jésus.
Miséricorde infinie ! Quand même Dieu doit frapper
pour maintenir les droits de sa
justice
et de sa
sainteté
,
il ne se départit jamais
de sa
grâce
. Votre nom est-il écrit
dans le livre de vie ? (Luc 10:20).
Voyant tant de personnes atteintes, Ézéchiel, demeuré de reste,
se demande avec anxiété s’il y aura vraiment un
résidu
. Il tombe
sur sa face et crie : « Ah, Seigneur Éternel ! Veux-tu détruire
tout le reste d’Israël en versant ta fureur sur Jérusalem ? » (Ézé. 9:8). Le rapport de l’homme à l’encrier
d’écrivain : « J’ai fait comme
tu
m’as
commandé
»
(Ézé. 9:11) lui donne l’assurance que le résidu a été
épargné (És. 26:20).
Au milieu d’une génération, livrée au vertige de la mondanité
et de la rébellion
contre Dieu, il y a des âmes pieuses qui prennent à
cœur Sa cause et souffrent
de toutes ces profanations, même si leur
zèle
ne s’exprime peut être que par des
larmes
.
Le Seigneur voit
et connaît par nom
les siens. Il
les exhorte. « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du
Seigneur » (2 Tim. 2:19 ; Apoc. 7:3 ; Mal. 3:16-17).
Puissions-nous faire partie de ceux qui gardent
sa Parole
et seront à leur tour gardés
de l’heure de l’épreuve (Apoc. 3:10) !
La Parole précise à nouveau que la gloire s’arrête sur
le
seuil
de la maison. Sa touchante lenteur
à s’en aller montre
toute la nostalgie qu’elle éprouve à partir. Son départ coïncide avec le
commencement du temps
des
nations
. Le trône de Dieu ne sera
plus
désormais à Jérusalem.
Mais
avant ce départ définitif
, « la maison
est encore remplie de
la
nuée
, et le
parvis
de la splendeur
de
la
gloire
de
l’Éternel
»
(Ézé. 10:4).
L’homme vêtu de lin prend maintenant du
feu
entre
les roues, entre les chérubins, et le
répand
ensuite sur
Jérusalem
.
Son activité n’a plus le caractère de la grâce
, mais celui de la justice
(Ézé. 10:2, 7). Il semble avoir une place de prééminence
au milieu des autres. S’agit-il de l’Ange de l’Éternel.
Les versets 8 à 17 de ce chapitre 10 renouvellent la description donnée au début de ce livre (Ézé. 10. :15). Le prophète saisit, derrière les images , une réalité redoutable.
Les animaux sont des
chérubins
qui ne
siègent
plus
dans le temple. Les roues reçoivent l’ordre de tourner avec
rapidité pour que le jugement divin s’exécute (Ézé.
10:13).
Il n’y aura plus
de
délai
. La parole
prononcée par Jérémie va s’accomplir : « Je ferai à cette maison qui
est appelée de mon nom… comme j’ai fait à Silo » (Jér.
7:14 ; Ps. 78:60-61). Bientôt retentira le cri d’un
réchappé :
« La ville est frappée » ! (Ézé. 33:21).
Ces chérubins
et ces roues
sont pleins
d’yeux
.
Des yeux qui symbolisent une connaissance
parfaite
de tout ce qui
se passe. Quelle folie de dire : « L’Éternel
ne nous voit pas » !
Maintenant les chérubins haussent leurs ailes et s’élèvent de
terre devant Ézéchiel. Avec une gravité solennelle, ils s’arrêtent
encore
à
l’entrée
de la porte
orientale
et la
gloire
du
Dieu
d’Israël
était au-dessus d’eux, en haut. Cette
porte sera réservée
plus tard à l’Éternel et à son Prince-régent,
quand le Règne sera établi (Ézé. 43:1 et 46:1).
Chrétiens, n’oublions pas que nous sommes le temple du Dieu
vivant et que son Esprit habite en nous (1 Cor. 3:16-17). Si ce
temple
est rempli d’idoles, l’Esprit attristé
ne pourra plus agir dans notre
cœur, comme il le voudrait. La communion avec Dieu sera interrompue
, car il est un « Dieu jaloux
». Il ne peut pas
supporter de partage
dans nos affections (2 Cor. 6:15).
Le prophète est angoissé, au moment où l’un des princes
coupables, Pelatia, fils de Benaïa,
qui méditait l’iniquité avec Jaazania, meurt devant
lui (Ézé. 11:1-2, 13). Mais tout
détruire
n’est pas dans les intentions de Dieu, Il fera une
affaire
abrégée
sur la terre (Rom. 9:28).
D’ailleurs, avant même la dispersion
complète
du
peuple, l’Éternel parle déjà de sa restauration
et de son rassemblement.
Il leur donnera un esprit nouveau
, un cœur de
chair
(Ézé. 11:19). La ressource de 1 Rois 8:48 va manquer, mais
si loin qu’ils soient, par
leur
faute
, les transportés
pourront néanmoins Le
retrouver
et
L’adorer
.
Quelle consolation ont apporté ces paroles à d’innombrables
croyants
isolés,
au
cours
des
siècles :
« Toutefois je
leur serai comme un
petit
sanctuaire
dans les pays où ils seront venus » (Ézé. 11:26).
C’était en quelque sorte un prélude au culte « en esprit et en
vérité » du temps actuel, qui peut se réaliser avec « les deux ou
trois » réunis au nom du Seigneur (Matt. 18:20).
Une dernière fois, les chérubins lèvent leurs ailes et « la
gloire de l’Éternel monte
au
milieu
de
la
ville
,
et
se
tint
sur
la
montagne
qui est à
l’Orient de la ville », ce mont des Oliviers d’où le Seigneur a plus tard
quitté cette terre et où il reviendra pour établir son règne en gloire (Ézé. 11:22-23 ; Act. 1:9-12 ;
Zach. 14:4).
Mais ici la gloire s’en
va
, rien ne peut plus
l’arrêter. Plus tard aussi, la colère viendra au
dernier
terme
sur les Juifs qui ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes (1 Thess. 2:16), et ils subiront le jugement annoncé.
Toutefois, Dieu soit béni ! cette gloire
reviendra
à Jérusalem quand les jugements auront atteints la ville, le
pays d’Israël et les nations. Certaines prophéties du livre d’Ézéchiel, reçues
après la destruction de la ville, n’ont pas été accomplies dans le passé, en
particulier du temps du retour de Zorobabel et d’Esdras. Elles sont
encore
à
venir
. Alors le nom de la Cité sera : « L’Éternel est là » (Ézé. 48:35).
En respectant l’ordre adopté par la Parole, à l’aube du règne,
Dieu déclare : « Je mettrai ma gloire parmi les nations », elle
sera connue sur la terre entière (Ézé. 39:21). « Toutes les nations (Gog
,
anéanti sur les montagnes d’Israël, et Magog
) verront mon
jugement,
que j’aurai exécuté et ma main, que j’aurai mise sur eux » (Ézé. 39:21). Ce sera pour Israël un renom, le jour où Je me
glorifierai (Ézé. 39:13). Les nations qui seront
amenées à la conversion, feront partie du Royaume de Christ.
La miséricorde de Dieu rétablira tout
Israël dans une
position prééminente. « Je ne leur cacherai plus ma face, car j’aurai
répandu mon Esprit sur la maison d’Israël » (Ézé.
39:29). Désormais « mon Peuple » habitera en paix (És. 32:13-18).
Le temple nouveau
, érigée à l’occasion du Règne de mille
ans, est décrit en détail dans les chapitres 40 à 42. Sa valeur vient du fait
que la
gloire
de
l’Éternel
daigne en faire le lieu
de
Son
habitation
.
Si les Israélites s’humiliaient de ce qu’ils avaient fait, le prophète pourrait leur faire déjà connaître la forme du sanctuaire, et son agencement.
Aujourd’hui encore, s’il y a au milieu des rachetés une humiliation
réelle
, Dieu leur fera connaître comment se réunir en toute
simplicité
autour du Seigneur.
Le prophète vibre en annonçant ce retour de la gloire de Dieu,
après tant de siècles d’absence. « Et voici, la
gloire
du
Dieu
d’Israël
venait du côté de l’Orient, et sa voix était comme
une voix de grandes eaux, et la terre était illuminée
par sa
gloire » (Ézé. 43:2). Elle arrive par
l’Orient
,
le côté d’où peut venir la véritable lumière pour un peuple dont l’Éternel est
le Roi.
Ce retour est accompagné d’une promesse sans prix : « Je
demeurerai
au
milieu
des fils d’Israël à
toujours
(Ézé. 43:7, 9).
Le prophète, conduit par un guide mystérieux, se retrouve devant cette porte qui regarde vers l’Orient, où il avait contemplé, pour la dernière fois, la gloire prête à s’en aller sur cette montagne des Oliviers, au-dessus de la ville.
Quelle joie de voir maintenant la
gloire
franchir
cette porte, pénétrer
dans la Maison ! Ézéchiel est alors
transporté dans le parvis intérieur : « Voici la gloire de l’Éternel remplissait
la
maison
(Ézé. 43:5). Cette porte, par
laquelle la gloire est entrée, sera ensuite fermée .
« Il me dit : Fils d’homme, c’est ici le lieu de mon
trône et le lieu de la plante de mes pieds, où je
demeurerai
au
milieu des fils d’Israël, à toujours » (Ézé. 43:7).
La maison d’Israël ne rendra plus impur Son saint nom. Sa divine présence
purifiera tout.
Ézéchiel doit passer par la porte du nord, pour retrouver la
rivière
qui, jaillissant de dessous le seuil de la maison, s’écoulera
vers l’orient et fertilisera
la
plaine
puis la Mer Morte (Ézé. 47). Une rivière dans laquelle il faut finalement
nager. « L’Éternel donnera
la
grâce
et
la
gloire
» (Ps. 84:11). Elles sont intimement
liées dans Ses pensées.
« Et il m’amena par la porte du nord, devant la maison, et
je vis et voici la gloire de l’Éternel remplissait
la
maison
de
l’Éternel
, et je tombai sur ma face » (Ézé. 44:4).
Ézéchiel doit appliquer son cœur à comprendre que le retour de
sa gloire oblige Israël à vivre en conformité avec une telle présence au milieu
de lui. Pour les saints aujourd’hui, la présence
du
Seigneur
au milieu du rassemblement rend toute communion impossible avec des inconvertis
ou même avec de vrais croyants, dont le cœur n’est pas purifié.
La gloire était apparue au chapitre huit, à l’entrée de la même
porte qui regarde vers le Nord. Que de scènes, tragiques pour la plupart, se
sont déroulées depuis ce moment-là devant le prophète ! Mais où le péché
abondait, la
grâce
finalement surabonde
.
Aucun étranger n’aura de place dans le temple (Ézé. 44:7-9). Seuls les fils
de
Tsadok
exerceront la sacrificature (Ézé. 44:7-9) à cause de leur fidélité
. Dieu se
souvient : ils ont fait l’acquit de la charge du sanctuaire. « Eux
s’approcheront de moi pour faire mon
service
»(Ézé. 44:15). Il s’agit encore de
la période milléniale, ce n’est pas l’état éternel.
Les rachetés du Seigneur, en vertu de la nouvelle naissance (de
la conversion) ont tous
droit
à ce beau titre de sacrificateur
(1 Pier. 2:5 ; 1 Thess.
4:4). Ils peuvent l’exercer dès ici-bas, et ils le feront pendant l’éternité.
L’apparition du Seigneur en gloire, pour régner, sera le moment des
rétributions
. Quelles seront les nôtres, quand nous serons manifestés
devant le tribunal de Christ ? (2
Cor. 5:10).
Mais entre ces
deux
périodes
évoquées dans
ce livre d’Ézéchiel, l’une passée, l’autre encore à venir, la
gloire
de
Dieu
a habité au milieu des hommes, en la Personne de Jésus
(Phil. 2:6-7).
La Parole qui était
au
commencement
, auprès
de
Dieu
et qui
était
Dieu
, est devenue chair
(Jean 1:1 et 14). La Parole incarnée a dressé son tabernacle sur cette terre et
l’apôtre écrit : « Nous
vîmes
sa
gloire
,
une gloire comme d’un Fils Unique de la part du Père, pleine de grâce et de
vérité (Jean 1:14).
La gloire habitait
dans
le
temple
de
Son
corps
(Jean 2:21).
Tout dans Son comportement
, Ses paroles
, Ses actes
a mis en évidence cette gloire, tout au long de Sa marche
ici-bas. (Jean 1:35). Elle brillait à l’occasion de tous les miracles
qu’Il faisait : soit qu’Il change l’eau
en
vin
(Jean
2:11) ou qu’Il ressuscite Lazare
(Jean 11:23-25, 44) !
Sa gloire a été pleinement révélée aux trois disciples, témoins
de Sa majesté, au moment de sa transfiguration
(Matt. 17:2-5 ; Marc
9:2-3 ; Luc 9:28-30). « Il reçut de Dieu le Père honneur et gloire,
lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : « Celui
-ci
est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (2 Pier. 1:16-18).
La gloire est donc revenue à Jérusalem, en
la
Personne
de
Jésus
. La foule l’a d’abord acclamé : Béni soit Celui qui
vient au nom du Seigneur ! Elle a pour lui coupé des rameaux, étendu des
vêtements sur le chemin.
Mais Jésus, quand il fut proche de la Ville (Jérusalem), a
pleuré sur elle, disant : « Si tu eusses connu, toi aussi, les choses
qui appartiennent à ta paix, mais maintenant
elles sont cachées
devant tes yeux » (Luc 19:42).
Il était le resplendissement de la gloire de Dieu et l’empreinte de sa substance ; mais quand Il est entré dans Sa maison, le Temple-même, « après avoir promené ses regards de tous côtés sur tout, comme le soir était déjà venu, il sortit » (Marc 11:11).
Aucun cœur n’était disposé à Le recevoir, aucune maison à l’accueillir. Il s’en va donc à Béthanie, vers le petit Résidu, dans cette maison où quelques cœurs l’aiment et le servent.
Christ a été ressuscité
d’entre les morts par
la
gloire
du
Père
(Rom. 6:4). La gloire est liée à Son ascension
et à Son exaltation
(1 Pier. 1:21).
Mais elle brille d’un éclat plus vif encore lors de la Crucifixion
.
Quand Jésus anticipe ce baptême qui le tenait à l’étroit (Luc 12:50), ces
souffrances sans égales, il déclare : « L’heure est venue pour que le
Fils de l’Homme soit
glorifié
» (Jean 12:23).
La connaissance de la gloire de Dieu luit dans la face de Christ (2 Cor. 4:6). Elle doit aussi se refléter dans l’Église, qui est le temple de Dieu sur la terre (Éphés. 2:21).
Mais le cœur de chaque
racheté, qui est appelé à garder
sa Parole, est comme un
temple
pour Dieu. Jésus promet : « Nous
viendrons à lui et nous
ferons
notre
demeure
chez lui »
(Jean 14:23).
Si notre vie est sanctifiée, un témoignage sera rendu à ceux au milieu desquels nous vivons. La peau du visage de Moïse rayonnait, « parce qu’il avait parlé avec Lui » (Ex. 34:30, 35 ; Act. 4:13).