Philippe Laügt
Mars 2004
Table des matières :
1.3 - Où mettre sa confiance ?
2 - Le refuge trouvé chez l’ennemi
3 - Au milieu de l’ennemi en guerre contre Israël
Pour échapper à la folie meurtrière de Saül, David a dû tout
quitter : femme, maison, amis et la position élevée qu’il occupait à la
cour royale. Il a perdu ses moyens habituels de subsistance et il va errer çà
et là, pendant des années. Dieu le fait passer par l’épreuve, mais il fortifie
sa foi. Il lui apprend à connaître son propre
cœur et l’amène à se
reposer sur Sa seule grâce. Dans la détresse, abandonné même finalement de son
ami Jonathan, un grand absent dans la caverne d’Adullam
(1 Sam. 22:1-4), David s’écrie : « Jusques
à quand vous jetterez-vous sur un homme et chercherez-vous tous
à le
renverser » (Ps. 62:3) ? Sommes-nous disposés à laisser le confort et
les agréments de ce monde pour « sortir vers Lui hors du Camp, portant son
opprobre », confessant que nous n’avons pas ici de cité permanente et que
Christ suffit à nos cœurs (Héb. 13:13-14) ?
Mais Celui qui donne des chants de joie dans la nuit, se tient
près de David. Il dira dans un autre Psaume : « Tu as connu mon
sentier … J’ai crié vers toi, Éternel ! J’ai dit : Tu es mon
refuge, ma part dans la terre des vivants » (Ps 142:3-5). Contre cet homme
pieux, Satan multiplie ses efforts : il sait que le Messie sera appelé
« Fils de David » (Marc 12:35). Alors il cherche à faire tuer David
par Saül ou par les Philistins. La violence ayant échoué, il va user de
ruse
pour le faire tomber.
Sollicité avec humilité par les envoyés de David, Nabal refuse, avec des paroles injurieuses, de leur donner
des vivres, en retour de la protection qu’ils ont accordée à ses bergers (1 Sam. 25:10-11). Quand il l’apprend, David, très irrité,
part avec toute sa troupe, décidé à tuer cet homme et à détruire tout ce qui
lui appartient (1 Sam. 25:13, 21-22). Mais Dieu
permet qu’Abigaïl aille à sa rencontre. Au moment convenable, elle se prosterne
devant David et le met en garde contre un terrible danger : donner libre
cours à sa colère et se faire justice à lui-même. D’avance
elle se
montre convaincue que l’Éternel a empêché David d’en venir au sang (1 Sam. 25:23-26) ! Ce serait une tache indélébile sur
son règne, quand Dieu établirait David prince sur Israël, ce dont cette femme
de foi ne doute pas ! Quand David entend Abigaïl lui dire « Mon
seigneur combat les combats de l’Éternel et la méchanceté n’a jamais été
trouvée en toi » (1 Sam. 25:28, 31), sa
conscience est touchée. Les plans de l’Ennemi sont
déjoués. David
reconnaît la main de l’Éternel et lui rend grâces de l’avoir empêché de
s’égarer (1 Sam. 25:32).
En deux autres occasions, à En-Guédi
et sur la colline de Hakila, il résiste aux
sollicitations de ses compagnons, qui le pressent d’en finir avec Saül, cet
ennemi acharné, qui est à sa merci (1 Sam. 24:5 ;
26:3-25). Mais une de ses paroles inquiète : pourquoi dit-il à Saül :
« L’Éternel rendra à chacun sa justice et sa
fidélité » (1 Sam. 26:23) ? David est-il
sûr de lui ? A-t-il donc pris confiance en sa
chair ? Si c’est
le cas, son comportement, peu après, n’est pas surprenant.
David est à la veille de monter sur le trône, il semble avoir
tout surmonté ! Mais soudain, sans rechercher la pensée de l’Éternel, il
prend une décision irréfléchie. Quelle surprise d’apprendre les pensées
secrètes dans son cœur : « Maintenant, je périrai un jour par la main
de Saül. Il n’y a rien de bon pour moi que de me
sauver
en hâte
dans le pays des Philistins et Saül renoncera à me chercher… j’échapperai à
sa main » (1 Sam. 27:1). C’était manifestement
un manque de foi de sa part. Il avait pourtant déjà écrit : « Je ne
craindrais aucun mal ; car tu es avec moi » (Ps. 23:4). Avait-il
oublié les expériences humiliantes liées à son précédent séjour chez le roi de Gath et les avertissements du prophète Gad (1 Sam. 21:10-15 ; 22:5) ? Nous ne savons pas
toujours, hélas, retenir les leçons de nos défaillances passées et mettre en
pratique les principes directeurs d’une vie de foi (Héb.
10:38 ; Ps. 62:1). Il n’est jamais sage de chercher à éviter l’épreuve en
cherchant un compromis avec le monde.
Le chemin descendant
paraît souvent facile, mais il
s’éloigne de plus en plus de Dieu (voir Jonas 1:3) ! De plus David
entraîne après lui Abigaïl et ses six cents hommes. Quelle mauvaise influence
il exerce et quelle grande responsabilité est la sienne ! En fait il est
découragé et amer : il estime avoir été chassé
de l’héritage de
l’Éternel (1 Sam. 26:19) mais c’est lui qui quitte
délibérément le pays, peu après avoir pourtant épargné Saül avec tant de
noblesse ! N’a-t-il plus confiance dans les soins de Dieu, dont il a fait
si souvent l’expérience ? A
t-il oublié que jusqu’ici il consultait l’Éternel, deux fois plutôt qu’une, si
nécessaire ? (1 Sam. 23:2 et 4). Maintenant il
suit, dans l’indépendance, son propre
chemin. Quel contraste avec le
Fils de David, qui s’est toujours
proposé
l’Éternel
devant
Lui (Ps. 16:8). À l’heure la plus terrible sur son chemin vers la Croix, il
dit : « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de
moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit
faite » (Luc 22:42).
En quittant Juda, David obtient l’avantage immédiat qu’il
escomptait : Saül abandonne ses recherches. David n’est plus poursuivi
« comme une perdrix dans les montagnes » (1 Sam.
26:20) mais
les conséquences de sa chute seront amères ! La
condition de pèlerin
lui pèse, avec ses dangers et l’inconfort d’une vie
errante. Peut-être des pensées comparables se développent-elles dans nos cœurs,
en réalisant les limitations d’une vie de foi ? Quel accord
pouvait-il y avoir avec ces Philistins (2 Cor. 6:14-17) ?
Pourtant David n’hésite pas à demander à Akish, ce roi philistin : « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, qu’on me donne un lieu dans une des villes de la campagne, et je demeurerai là » (1 Sam. 27:5). Il souhaite connaître enfin les facilités et le « confort » d’une ville ! Il obtient Tsiklag, qui avait appartenu à Juda puis à Siméon (Jos. 15:31 ; 19:5). Les Philistins s’en étaient emparés. David y habitera seize mois durant ; il n’aura plus besoin de se déplacer sans cesse pour échapper aux efforts de Saül pour l’encercler !
Avec ses hommes, David fait des incursions chez les ennemis d’Israël, en particulier contre les Amalékites. Dieu avait ordonné de les détruire (1 Sam. 15:3 ; Ex. 17:14 ; Deut. 25:15-17). Mais il ment à Akish et prétend avoir fait des razzias contre Juda ! Son séjour à Gath est marqué par la fausseté et la violence. David prend soin de ne pas laisser âme qui-vive, « de peur qu’ils ne rapportent quelque chose contre nous », ainsi l’explique t-il à ses hommes (1 Sam. 27:8-11). Dieu permet que ce stratagème réussisse et Akish a confiance en David. Il croit qu’il s’est mis en mauvaise odeur auprès de son peuple Israël, et il en conclut qu’il sera son serviteur à toujours. Chrétiens, soyons sur nos gardes ! Un des objectifs de ce monde est d’amener un croyant à oublier pratiquement son héritage céleste, et de faire de lui son serviteur. Il faut confesser avec beaucoup de tristesse qu’il y parvient souvent ! D’où la faiblesse extrême de notre témoignage.
La situation va s’aggraver
pour David. Il est pris dans
un filet qu’il a lui-même tissé. Les Philistins décident de partir, une fois
encore, en guerre contre Israël. Et le roi Akish ne
doute pas un instant que David et ses hommes seront à ses côtés. La grâce de
Dieu délivre merveilleusement
David de ce piège (Ps. 25:15 ; 124:7),
mais, hélas, tous ne s’échappent pas comme lui. Ils ne retrouvent plus leur
capacité spirituelle, leur témoignage, la paix et le repos de leur âme. Leur
vie devient une véritable tragédie ! À l’instar de sa conduite, la
réponse
de David à ce roi, est ambiguë
. Quand Akish
vient lui commander de descendre avec lui au camp des Philistins, rangés en
bataille à Aphek, David répond : « Aussi tu
sauras ce que ton serviteur fera ». Satisfait, Akish
lui promet : « Aussi je t’établirai, pour toujours, gardien de ma
personne ! (1 Sam. 28:1-2). Une place inattendue
pour l’Oint de l’Éternel ! Où est cette
foi
qui avait permis
à David de remporter une si grande victoire, au
nom
de
l’Éternel
,
contre ce géant, champion des Philistins, dans la vallée d’Ela ?
(1 Sam. 17:45-47). David s’est éloigné
de Dieu
et il continue à jouer son
double
-jeu
. Parfois, un croyant qui s’est
associé
au monde,
peut, pour un temps, sembler prospérer. Mais le moment vient
où sa fausse position devient intenable.
« David et ses hommes passèrent à l’arrière-garde avec Akish » (1 Sam. 29:2). Alors
Dieu, en grâce, intervient en faveur de son serviteur égaré
(Ps. 18:16-17).
Pour le délivrer, Il se sert des chefs des Philistins. Leur défiance est fort
légitime, ils jugent sa présence incongrue et ne veulent pas de David à leurs
côtés dans la bataille. Ils exigent d’Akish le renvoi
immédiat
de ces Hébreux ! (1 Sam. 29:3-5). Et,
malgré son désir de conserver son protégé à ses côtés, le roi, devant leur
méfiance et leur colère, doit céder et renvoyer David en son lieu (1 Sam. 29:4). Ces Philistins ont gardé un cuisant souvenir de
ce David. Ils se souviennent très bien qu’après sa victoire décisive sur
Goliath, un type de Satan, les femmes s’entre-répondaient
dans les danses. Elles redisaient à l’envie : « Saül a frappé ses
mille et David ses dix mille ». Paroles insupportables pour l’orgueil de
Saül, mais douloureuses aussi pour les Philistins, leur rappelant leur
défaite ! (1 Sam. 18:6-9).
Quel témoignage immérité le roi Akish
rend ici à David : « Je n’ai pas trouvé de mal en toi, depuis le jour
de ton entrée auprès de moi jusqu’à ce jour » ! Ces paroles auraient
dû toucher profondément la conscience du fils d’Isaï !
Tel est parfois le triste résultat d’une conduite dissimulée devant les hommes,
faciles après tout à tromper, mais « toutes
choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire (Héb. 4:13). Akish déclare
même : « l’Éternel est vivant que tu es un homme droit
»
(1 Sam. 29:6-7) ! En réalité, c’est une des
pages les plus humiliantes de l’histoire de David : On a peine à imaginer
qu’il est ainsi prêt à renier sa foi et son caractère. Il proteste :
« Mais qu’ai-je fait » ? Et se déclare ouvertement prêt à
combattre
ceux
qu’il
appelle « les ennemis du roi, mon
seigneur » (1 Sam. 29:8) ! Est-il possible
que David soit disposé à combattre contre son peuple,
à se désolidariser
à ce point de ses frères ? Akish, trompé par de
telles paroles, déclare : « Tu es agréable à mes yeux, comme
un ange de Dieu » (1 Sam. 29:9). David n’est-il
pas repris dans son for intérieur, en voyant cet incirconcis nourrir une si
haute opinion à son égard ? En relatant cette scène, Dieu fait toucher du
doigt à quel point nous pouvons errer loin de Lui. En fait David aurait pu
entendre les paroles de Jéhu, le voyant, à Josaphat : « Aides-tu au
méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l’Éternel » (2 Chr. 19:2) ?
Renvoyés
, David et ses hommes sont obligés de retourner
de bon matin au pays des Philistins. Réalisent-ils que Dieu leur est venu en
aide au moment le plus critique ? Il s’en est fallu de peu que David ne
parte combattre contre
Jonathan et contre
le peuple d’Israël, sur
lequel il doit régner ! Dans sa fidélité, l’Éternel ne l’a pas abandonné
(2 Tim. 2:13) ! Les plans de l’ennemi sont
encore déjoués, mais la communion de David avec son
Dieu est interrompue
(Ps. 63:1-2) ? Durant tout son séjour en Philistie,
on n’entend pas une seule parole, une seule prière, un seul psaume adressé par
le « doux psalmiste d’Israël » à l’Éternel (2 Sam.
23:1).
Comme tout serviteur désobéissant, David est l’objet de soins
appropriés : Il a affaire à la discipline d’un Dieu de sainteté
(Héb. 12:6-8 ; Ps. 23:4). Après plus de cent cinquante
kilomètres, et trois jours de marche, David et ses compagnons découvrent avec
stupeur que les Amalékites ont fait une incursion.
Ils ont frappé Tsiklag, l’ont mise à sac et brûlée
par le feu (1 Sam. 30:1). Toutefois la Parole révèle
aussitôt que ces pillards n’ont tué
personne
, chose vraiment
inhabituelle, mais Dieu veille ! Ils ont emmené captifs les femmes et les
enfants. Devant un tel spectacle de désolation, « David et le peuple
élevèrent leurs voix et pleurèrent jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de force en
eux pour pleurer » (1 Sam. 30:4). Quand Dieu
rompt
les clôtures, tous ceux qui passent pillent
son peuple (Ps.
80:12).
David est dans une grande détresse. En effet le peuple, plein
d’amertume, chacun à cause de ses fils et à cause de ses filles, parle de le lapider
(1 Sam. 30:5-6). Il avait pourtant dans le passé
montré beaucoup de bonté à leur égard. C’est vers lui que, dans la caverne d’Adullam, descendait « tout homme qui avait de la
détresse dans le cœur ». Il avait en particulier accueilli Abiathar, réchappé du massacre des sacrificateurs. Il avait
alors prononcé des paroles consolantes : « Demeure avec moi, ne
crains point ; car celui qui cherche ma vie, cherche ta vie, et près de
moi, tu seras bien gardé » (1 Sam. 22:2, 23). Mais
David a depuis longtemps négligé d’interroger
l’Éternel. Il n’a pas
veillé sur ses pensées, il a écouté les suggestions de Satan et suivi un chemin
d’égarement. Prenons soin d’amener « toute pensée
captive à
l’obéissance de Christ » (2 Cor. 10:5).
Entouré des cendres de sa maison, ayant perdu femmes et enfants,
insulté par ses amis déçus, il moissonne les fruits amers de ce qu’il a semé.
Va t-il se décourager et sombrer dans le désespoir ? Un temps de
défaillance est toujours dangereux. Un manquement peut en entraîner un autre. Mais
au moment où tout fait défaut à David, il
retrouve le sentier d’une foi
dépendante de Dieu, il va être à nouveau rempli de puissance et de joie. Il est
si précieux de dire en toute vérité : mon
Dieu. Comme Asaph, David peut s’écrier : « Ô Dieu des
armées ! Retourne, je te prie ; regarde des cieux, et vois, et visite
ce cep, et la plante que ta droite a plantée et le provin que tu as fortifié
pour toi » (Ps. 80:14-15).
La foi se tourne
toujours vers Dieu et
accepte sa discipline.
C’est le seul chemin de la restauration : David se
fortifie
en l’Éternel son Dieu.
À l’orgueil et à l’hypocrisie succèdent l’humilité et le
brisement. David a retrouvé le chemin de la dépendance. Il demande à Abiathar, le sacrificateur, d’apporter l’éphod, sur lequel
se trouvaient les Urim et ses Thummim,
qui signifiaient Lumières et Perfections (Ex. 28:6-30). Nous recevons les
directions par la lumière de la Parole de Dieu, et le Saint Esprit est là pour
l’éclairer en perfection (voir Lév. 8:8 et Nom. 27:21).
Ici, David interroge l’Éternel : « Poursuivrai-je cette troupe ?
L’atteindrai-je » (1 Sam. 30:7-8) ? La
réponse est digne de Dieu : « Poursuis, car tu
l’atteindras certainement
,
et tu recouvreras tout
» (1 Sam. 30:8).
Elle dépasse ses espérances. La main de Dieu est sur son Oint, sur l’homme de
Sa droite, sur le fils de l’homme que Dieu a fortifié pour Lui (Ps. 80:17).
Si David est un homme ayant « les mêmes passions que
nous », il est aussi, à plusieurs reprises dans son histoire, un type de
Christ, et à ce titre l’objet de soins tous particuliers de la part de Dieu. Dieu
a ainsi répondu
à Celui qui durant les jours de sa chair, a offert, avec
de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui
pouvait le sauver de la mort. Et Il a été exaucé à cause de sa piété (Héb. 5:7-9). C’est le manque
d’obéissance chez David
qui a produit cette tristesse. Par contre, la parfaite
obéissance du
Seigneur ne lui a pas épargné une grande amertume et une extrême souffrance.
Ce récit illustre également le paradoxe de l’expérience
chrétienne. Un croyant peut sembler florissant, entouré d’amis dévoués et être
pourtant très affaibli
au
point
de
vue
spirituel.
Alors l’épreuve nécessaire survient (1 Pier. 1:6) et
soudain ce croyant réalise toute sa pauvreté et sa misère (
Apoc. 3:17). Il se tourne vers Dieu et
trouve en Lui
des ressources parfaites pour traverser cette tourmente, sans sombrer (Ps 119:71,
67).
La discipline fait son œuvre salutaire (Héb. 12:11) : David s’engage résolument, avec une énergie retrouvée, sur la piste des ravisseurs. Au torrent du Besçor, il laisse deux cents hommes, trop fatigués pour suivre la troupe : ils seront fort utiles pour garder les bagages. Dieu va employer un moyen surprenant pour aider David à retrouver les ravisseurs (1 Cor. 1:27) : C’est un pauvre esclave, entre les mains d’Amalek (une figure de la chair). Il a été abandonné par ses maîtres, il est recueilli et réconforté par David, qui est ici, à nouveau, un beau type de Christ. Ce jeune homme illustre la condition misérable d’un pécheur perdu, laissé par Satan à demi-mort au bord du chemin, dans un état de faiblesse totale. Seul le Seigneur est en mesure de ranimer, de donner la capacité et le désir de Le servir.
David pose à ce garçon des questions d’une portée capitale pour
chacun d’entre nous. « À qui es-tu ? et d’où
es-tu ? ». Il raconte sa triste histoire et confesse avec
franchise : « nous avons brûlé Tsiklag par
le feu ». Il faut reconnaître sans réserve notre état de péché. Puis
guidés par ce jeune égyptien pleinement rassuré sur les intentions de David à
son égard, ils tombent à l’improviste sur les Amalékites,
mangeant, buvant et dansant, comme ce monde se plaît à faire. C’est sa joie de
servir son nouveau Maître. La joie de l’impie n’est que pour un moment. Une
subite destruction vient sur eux (Job 20:5 ; 1 Thes.
5:3). Quant à David et les siens, selon la promesse divine, ils recouvrent tout
.
Mais dans son cœur, la discipline continuera à porter des fruits
à la gloire de Dieu. Il comprend qu’il faut que tous
aient part aux
fruits de la grâce. Telle est sa réponse à certains de ses compagnons, prêts à
se montrer égoïstes et jaloux. Ceux qui sont restés en arrière, contre leur gré,
aux bagages, recevront la même part que ceux qui sont descendus à la bataille. « Il
en fut ainsi dès ce jour-là et dans la suite, et on l’établit comme statut et
comme ordonnance en Israël jusqu’à ce jour » (1 Sam.
30:25). D’une part il y a des combattants que Dieu aide grandement à remporter
la victoire (1 Sam. 30:23-25) ! Mais aussi
d’autres enfants de Dieu, infirmes ou malades, dans un combat de prière,
en particulier pour leurs frères. Ils ne seront pas oubliés au jour de Christ,
même si, apparemment,
ils n’étaient pas en première ligne. Le Seigneur
seul apprécie parfaitement la valeur du service rendu par l’un des siens et
Celui qui « opère en nous le vouloir et le faire », prépare à chacun
une récompense, à la mesure de son amour parfait !
Si Amalek – la chair — a remporté une victoire, ne nous décourageons pas. Fortifions-nous dans le Seigneur, cherchons auprès de Lui les directions. Poursuivons avec courage, avec foi et nous aussi, nous pouvons tout recouvrer (Phil. 3:14).
Dieu permet la détresse afin de nous bénir ;
Jamais sa main ne blesse pour nous faire souffrir.
Le sarment qu’Il émonde, c’est celui qu’il chérit
Afin que dans ce monde il porte plus de fruit.
Fidèle discipline d’un Dieu de sainteté,
Où la grâce divine abonde en fruit porté !
Tu formes sur la terre tes bien-aimés enfants.
Soit loué, tendre Père, pour tes soins vigilants !