Christian Briem
Traduit de l’allemand « Antworten auf Fragen zu biblischen Themen » = Réponses à des questions sur des thèmes bibliques, édité par Christliche Schriftenverbreitung, Hückeswagen, 2005. ISBN 3-89287-088-8
Table des matières :
1 - Lier et délier — Matthieu 16:19 et 18:18
2 - Direction pour trouver le rassemblement avec la présence du Seigneur — 2 Tim. 2:22
Questions et réponses, p. 70
Il est question de lier et de délier aussi bien en Matthieu 16:19 qu’en Matt. 18:18. Le premier passage se réfère-t-il au salut et au fait d’ajouter à l’assemblée, tandis que le second se référerait plutôt à la discipline de l’assemblée ? Ou bien ces deux passages nous parlent-ils à l’avance de la discipline ?
Dans le premier passage, le Seigneur parle de l’administration
qu’Il voulait déléguer à Pierre personnellement, —
non pas en vue de l’Assemblée, mais en vue du royaume
des cieux
.
Le second passage se rapporte aux disciples, aux « deux ou
trois » assemblés au nom de Christ et qui allaient être de ce fait
l’expression de l’Assemblée
dans leur
localité. Ce qui est dit ici est valable de tout temps, aussi longtemps qu’au
moins deux ou trois sont rassemblés de cette manière sur la terre. En outre, il
faut remarquer que, dans les deux cas, le Seigneur ne parle pas directement de
personnes, mais Il dit chaque fois : « tout ce que
… ».
C’est à l’apôtre Pierre, et à lui seul parmi les douze, qu’a été
confiée l’administration du royaume des cieux. Sous sa forme en mystère (cf.
Matthieu 13), ce royaume a commencé à l’ascension du Seigneur. Ce pouvoir qui
lui a été conféré, Pierre l’a utilisé aux premiers jours du christianisme,
comme le montre la première partie des Actes des
apôtres. Il dirigea le choix de Matthias (Actes 1), il ouvrit la porte aux
Juifs (Actes 2), il lia le péché d’Ananias et de
Sapphira sur eux (Actes 5), il mit au grand jour l’état véritable de Simon le
magicien, et en compagnie de Jean, il imposa les mains aux croyants de Samarie
pour qu’ils reçoivent le Saint Esprit (Actes 8). En Actes 10, il ouvrit la
porte aux nations, et lors du rassemblement des frères à Jérusalem (le seul
« concile » reconnu de Dieu), ce fut lui qui intervint le premier en
faveur de l’évangile de la grâce pour toutes les nations (Actes 15). Ce qu
’il
fit sous le ciel selon l’autorité qui lui avait été conférée, a toujours été reconnu
par le ciel. Cette mission et cette autorité n’ont été accordées qu’à Pierre,
et elles prirent fin avec lui. Il n’y a rien dans l’Écriture
au sujet d’une quelconque continuation après lui.
Le passage de Matthieu 18 en revanche, parle d’autorité de l’assemblée
locale. Quand le Seigneur Jésus a parlé pour la première fois en Matthieu 16 de
l’« Assemblée », « Son Assemblée » (grec : ekklesia
), il entendait par là l’ensemble de tous
les rachetés depuis la Pentecôte jusqu’à l’enlèvement. C’est ce que nous pouvons
appeler l’aspect temporel [dans le temps]
ou aussi universel
de
l’Assemblée ; il couvre toute la période du
temps de la grâce.
Pendant ce temps le Christ « bâtit » son Assemblée.
Mais en Matthieu 18, Il parle manifestement de l’assemblée sous un autre
aspect, son aspect local
. C’est à l’assemblée locale qu’Il confère l’autorité de lier et délier — une autorité
qu’elle ne possède pas en elle-même, mais qui est fondée sur Sa présence au
milieu d’elle (Matt. 18:20).
Cette autorité s’applique à toute assemblée qui se rassemble sur
le terrain selon l’Écriture, même s’ils ne sont que
deux ou trois. De cette manière, il y a tout à fait une continuation de cette
autorité. Ce n’est cependant pas l’autorité personnelle d’aucun frère quel
qu’il soit. Elle s’applique au contraire aux « deux ou trois » au
milieu desquels le Seigneur Jésus est présent personnellement et aux actes
desquels Il confère la validité par cette présence, — une validité pour toute
Son Assemblée sur la terre.
Il est extrêmement important de bien faire la différence entre
le « royaume des cieux » et l’« assemblée ». Si on ne la
fait pas, on tombe dans des erreurs grossières. Au commencement, ces deux
domaines se recouvraient exactement quant aux personnes ; cependant ils ne
sont pas
la même chose. Pierre a reçu « les clés du royaume des
cieux », mais non pas celles de l’Assemblée. Christ lui-même bâtit Son
Assemblée, et il a souvent été remarqué qu’on ne bâtit pas avec des clés.
Questions et réponses, p. 221
Face à la dispersion actuelle parmi les enfants de Dieu, comment un croyant peut-il découvrir la place où il peut plaire à Dieu, et éprouver la présence du Seigneur ?
Dieu conduit les siens en général d’une manière morale
.
Bien sûr Il peut utiliser pour cela des circonstances extérieures, et Il le
fait aussi. Mais Il a fait que reconnaître Sa volonté dépend largement de notre
état spirituel, intérieur. Il faut toute sagesse et toute intelligence
spirituelle pour être rempli de la connaissance de Sa volonté (Col. 1:9). Et si
dans Sa grâce, Dieu veut nous conduire en ayant « Son œil » sur nous
(Ps. 32:8), il faut que de notre côté aussi nous regardions vers Lui « en
haut ».
Lors d’une étude biblique, on était justement arrivé à 2 Timothée 2:22 : « poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ». Un frère posa la question : « comment peut-on trouver ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur ? » ; un autre répondit alors : « si quelqu’un se trouve lui-même dans cet état de cœur, le Seigneur lui permettra aussi de trouver la bonne compagnie pour lui ». Nous pourrons tous acquiescer à cela.
Dieu prend lui-même soin des oiseaux du ciel et revêt l’herbe
des champs. N’aurait-Il pas bien plus le plus grand
intérêt pour le chemin de Ses enfants, surtout quand ce chemin se rattache
directement à la gloire de son Fils ? Ne veut-Il pas les conduire dans Son
chemin — un chemin où ils honorent Son Fils en faisant de Lui le centre non
seulement de leur vie privée, mais aussi de leur vie collective et de leurs
réunions ? Mais cela implique aussi et en outre de se
« purifier » des vases à déshonneur (2 Tim.
2:21), aussi douloureuse qu’en soit la réalisation pratique. Les influences
humaines, les relations naturelles, les préjugés, les motivations égoïstes,
l’ambition, l’indifférence, l’amour du confort, et beaucoup d’autres choses
encore, peuvent nous empêcher de reconnaître le chemin que Son œil nous montre.
C’est la raison pour laquelle nous avons aujourd'hui ce genre de difficultés. Cependant si notre œil est simple, notre corps tout entier sera plein de lumière (Matt. 6:22), et le Seigneur nous fera trouver et reconnaître ceux auxquels Il rattache Sa présence personnelle.