Déchristianisation

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Diverses statistiques montrent une décroissance forte du christianisme en France et même dans le monde occidental. Malgré la grande prudence qu’il faut toujours montrer devant les statistiques, il y a une tendance de fond qu’on ne peut ignorer. Comment cela se fait-il ? Que faut-il en conclure ?

C’est une question sur laquelle il vaut la peine d'être au clair afin de ne pas être troublé..

1. Cette déchristianisation marque surtout le monde occidental qui a été beaucoup christianisé. D’autres pays font une expérience inverse. 30 ans de communisme en Chine n’ont pas pu extirper le christianisme, et les persécutions sont même une manifestation de la crainte des autorités devant son expansion. — Notre Seigneur présentait cela dans la parabole du grand souper (Luc 14). Il y avait des « invités », mais ceux-là n’ont pas voulu venir, prétextant diverses « activités ». Mais Dieu n’est pas pris de court. Dans la parabole Il envoie ses esclaves chercher de nouveaux participants à Son grand souper. Ces esclaves vont d’abord dans les rues et dans les ruelles, puis dans les chemins le long des haies des champs, et ils trouvent des pauvres, des estropiés, des aveugles, des boiteux. Tous ces misérables du monde, ce sont eux qui vont remplir la salle du grand souper.

Il y a une apparence d’échec dans le refus des conviés importants de répondre à l’invitation, mais Dieu sait trouver ailleurs des gens qui, pour le monde, ne comptent pas. L’évangile de Luc met spécialement en relief les « petites gens » (Marie, Elizabeth, les bergers, Anne, la pécheresse de Luc 7, le bon Samaritain, Marie de Béthanie assise aux pieds du Seigneur Luc 10, etc.). Si l'occident rejette Dieu, Dieu sait multiplier les fidèles ailleurs.

2. La première fois que notre Seigneur a parlé de Son « église », ou « assemblée », Il a dit que « les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle ». Pourtant, à l’inverse, les apôtres ont annoncé des temps fâcheux en des termes plutôt effrayants (2 Tim. 3 ; 2 Pierre 2), parlant d’église méritant d’être vomie (Apoc. 3 Laodicée), de maison en feu (Jude), d’antichrist (1 Jean 2) et d’apostasie (2 Thes. 2).

Y a-t-il contradiction ? Non. L’église dont parle notre Seigneur en Matt.16 est celle que Lui bâtit ; elle n’est composée que de vrais croyants ; elle ne comprend pas les simples professants qui ne sont pas nés de nouveau. Les autres images utilisées par les apôtres dépeignent l’église selon ce que les hommes en ont fait, et comprenant une abondance de gens qui n’ont pas la vie de Dieu.

3. Statistiques : Beaucoup d’entre elles portent sur l’église catholique. Or dans le catholicisme, on devient enfant de Dieu simplement par le baptême, notamment le baptême de petits enfants. Il s’ensuit nécessairement que beaucoup de gens qui se disent catholiques n’ont pas la vie de Dieu, ne sont pas vraiment chrétiens.

D’autres statistiques montrent une croissance importante des évangéliques. Nous sommes prudents aussi devant ces statistiques, car le terme évangélique a été galvaudé et n’est plus limité à des gens qui ont mis leur confiance (leur foi) dans le Seigneur Jésus pour la rémission de leurs péchés.

4. La fin de la dispensation chrétienne se caractérise par le rejet de Christ (cf. Christ mis dehors à Laodicée, Apoc.3), tout comme la dispensation de la loi de Moïse a fini par la crucifixion de Christ. Moise avait déjà annoncé l’évolution du peuple vers le pire (Deut. 29 et 32, Lév. 26). Ce n’est pas l’échec de ce que Dieu a institué et propose à l’homme, c’est bien plutôt l’échec de l’homme qui manifeste le caractère incurable de son cœur (Jér. 17). Cela ne fait que souligner combien la grâce de Dieu est indispensable pour que des hommes puissent quand même être sauvés.

5. Malgré tous ses échecs, l’orgueil de l’homme ne fait que croitre jusqu’au sommet décrit en Apoc. 13 avec le chef de l’empire romain et l’antichrist.

Malgré cela, la déchristianisation ne s’accompagne d’aucune amélioration, ni du bonheur de l’homme, ni du progrès moral. Comme ce bonheur n’arrive pas, les hommes demandent de plus en plus de changements, antichrétiens pour la plupart. On va de mal en pis (2 Tim. 3:13).

6. Alors où va-t-on ? La bienheureuse espérance du chrétien est le retour de Christ pour enlever Son église. Après, la vie continuera sur la terre, sous l’emprise toujours croissante de l’antichrist, jusqu’à ce que Dieu mette fin à tout ça et établisse le règne de Christ.

Romains 11 nous parle de quelque chose de semblable sous forme d'une image parabolique : les branches correspondant aux chrétiens seront arrachées de l'arbre, et Israël sera enté (greffé) de nouveau.

7. Est-on dans une impasse pour la vie chrétienne ? Le christianisme est-il périmé ?

Tous les prophètes de l’Ancien Testament sont là pour avertir et dénoncer le mal, mais en même temps pour encourager les gens à revenir au Seigneur, et à abandonner les voies de la majorité du peuple. Le résidu fidèle est même qualifié de « trésor particulier » de l’Éternel, le Seigneur (Mal. 3:16). Ce qui leur est demandé est d’être fidèle dans les détails, sans attendre de grandes choses ; autrement dit, pas de grands bouleversement de la situation (Jérémie 45).

Dans le Nouveau Testament, les exhortations des apôtres vont dans le même sens (Philippiens ; 2 Timothée ; 2 Pierre 3, et bien d’autres) ; il reste un chemin tracé qui a l’approbation de Dieu : celui de garder la Parole de Dieu (sans l’annuler par la tradition !) et de ne pas renier Son nom (Apoc. 3:8). Car la Parole de Dieu demeure éternellement, et pas un trait de lettre (iota) ne passera que tout soit accompli (Matt. 5:18; Luc 16:17). Ta Parole est la vérité (Jean 17:17) et la vérité affranchit (Jean 8:32) tandis que le péché rend esclave.

Les difficultés qui attendent le chrétien ne lui sont pas cachées (Actes 14:22), mais les sujets de joie abondent. Les encouragements et les promesses ne manquent pas. On ne peut pas se contenter d’un christianisme fait de formes, de rites, d’habitudes. Il n’y a de la bénédiction que pour un christianisme vivant, avec le coeur pour Christ.

Les apparences sur ce qui se passe dans le monde sont défavorables, mais la réalité du travail de Dieu est tout autre chose (Jean 5). L’homme s’y trompe. Ce sujet est développé dans Zacharie 1 à 6. Il faut prendre le temps pour étudier et comprendre ces chapitres.

Quand les vrais chrétiens auront été enlevés par notre Seigneur, le monde trouvera certainement moyen de voir là une justification du caractère périmé du christianisme ; les apparences iront dans ce sens, mais Dieu passera à d’autres relations avec Israël et avec le monde. Pour le monde la disparition de la vraie église sur la terre sera une confirmation de l’échec du christianisme. Pour Dieu et pour la foi des vrais chrétiens, l’enlèvement de l’église sera un triomphe, l’aboutissement glorieux et suprême des plans de Dieu vis-à-vis de Son Fils.

Quelle perspective !